Des dissidents cubains ont appelé jeudi les présidents américain et cubain, George W. Bush et Raul Castro, à permettre aux Cubains vivant aux États-Unis d'envoyer une aide humanitaire à leur famille sinistrée par le passage samedi de l'ouragan Gustav sur Cuba.

Les sinistrés «ont besoin qu'on mette de côté les haines et ressentiments, car la situation actuelle est un problème humanitaire pour tous les Cubains», ont estimé deux chefs de file de la dissidence, Martha Beatriz Roque et Vladimiro Roca, dans une lettre ouverte à Raul Castro.

«Ce n'est un secret pour personne que la position intransigeante du gouvernement cubain concernant l'aide humanitaire» a souvent privé les Cubains d'une telle assistance, selon cette lettre dont l'AFP a obtenu copie.

Dans une autre missive, ils ont demandé au président Bush, au nom du groupe dissident Agenda pour une Transition, «que soient levées pour au moins deux mois les restrictions de l'embargo concernant les relations entre les Cubains exilés et ceux qui vivent sur l'île, notamment pour l'envoi d'argent, de paquets et les voyages».

En 2004, Washington a limité les montants des «remesas», l'argent envoyé par les Cubains émigrés à leur famille restée à Cuba, et restreint à une fois tous les trois ans les voyages sur l'île des émigrés à leurs proches.

Washington impose depuis 1962 un embargo sur l'île communiste, à l'exception des produits alimentaires et pharmaceutiques.

Plus de 100 000 bâtiments ont été endommagés ou détruits et des plantations dévastées dans l'ouest de Cuba par le passage samedi de l'ouragan Gustav, dont les vents soufflaient en moyenne à 240 km/h. L'ouragan n'a cependant fait aucun mort à Cuba, alors qu'il a tué plus de 100 personnes ailleurs dans les Caraïbes et dans le sud des États-Unis.

Deux avions d'aide humanitaire russes sont arrivés jeudi à La Havane et plusieurs autres pays, dont le Venezuela, le Brésil et l'Espagne, ont offert une aide.