Le président afghan Hamid Karzai devait se rendre jeudi dans un village de l'ouest du pays, bombardé par la coalition, menée par les Américains, et qui fait l'objet d'une vive controverse quant au nombre de civils tués, a-t-on appris auprès de la présidence.

«Le but de la visite est de prier pour les martyrs, exprimer nos condoléances aux familles des victimes, se rendre compte sur place de l'incident, et parler aux villageois», a affirmé Siamak Herawi, porte-parole de la présidence.

Le gouvernement afghan, appuyé par l'ONU, maintient que 90 civils, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués par la frappe aérienne du 22 août sur le village de Shindand, dans la province d'Herat.

Les forces américaines, à l'issue d'une enquête, affirment avoir tué une trentaine de talibans et de «cinq à sept» civils.

Ce bombardement a relancé la controverse sur le nombre de civils tués par les forces de la coalition et de l'OTAN en Afghanistan, et le gouvernement de Kaboul a affirmé vouloir renégocier les termes de la présence des forces internationales dans le pays.

Le président américain George Bush a présenté ses condoléances à M. Karzaï à la suite de la mort de ces civils lors d'une téléconférence régulière bi-mensuelle, avait indiqué mercredi la présidence afghane.

Le principal général américain en Afghanistan, David McKiernan, a lui aussi exprimé ses condoléances aux familles des victimes civiles, selon un communiqué de la force de l'OTAN.

«Il nous faut améliorer la coordination entre les forces militaires internationales, le gouvernment (afghan) et la mission des Nations en Afghanistan en cas d'incidents à l'avenir impliquant des victimes civiles, parce que nous ne pouvons pas donner aux insurgés l'opportunité de faire jeu de nos différences pour ouvrir une brèche entre nous», a ajouté le général McKiernan.

Les Américains ont proposé une enquête conjointe sur ce bombardement au gouvernement afghan et à l'ONU, sans qu'on sache si cette proposition a été acceptée par toutes les parties.