Le gouvernement espagnol a annoncé mercredi soir son intention de pratiquement supprimer d'ici à 2009 le recrutement «à la source» de travailleurs étrangers dans leurs pays d'origine, pour faire face à la crise économique alors que le chômage ne cesse de grimper en Espagne.

Le recrutement de travailleurs étrangers dans leur pays «sera proche de zéro» en 2009, a annoncé le ministre espagnol du Travail et de l'Immigration, Celestino Corbacho.

Le gouvernement socialiste a pris cette décision après plusieurs mois consécutifs de hausse du nombre de chômeurs, qui étaient plus de 2,5 millions au mois d'août, dont près de 500 000 étrangers.

«Il ne semble pas raisonnable que sur un marché comme l'Espagne, où nous avons 2,5 millions de personnes au chômage, nous recrutions encore des gens dans leur pays d'origine», a poursuivi M. Corbacho.

«Les 80 000 personnes qui devront être embauchées en Espagne» dans les prochains mois «figureront parmi ces 2,5 millions de chômeurs», a-t-il insisté.

L'Espagne prévoit toutefois de continuer à recruter des travailleurs étrangers dont la venue est régie pas des conventions internationales et des travailleurs ayant une certaine spécialisation.

De janvier à juillet, 88 180 étrangers ont été recrutés dans leur pays, après un total de 200 000 en 2007 et de 180 000 en 2006, selon des données du ministère du Travail.

L'Espagne a passé des accords de recrutement à la source avec la Colombie, l'Equateur, la République dominicaine, le Maroc, la Roumanie, la Pologne, la Bulgarie et la Mauritanie.

Des projets pilotes ont aussi été signés avec El Salvador, Honduras, l'Argentine, le Sénégal et les Philippines.

Ces accords ont été largement défendus par le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, pour promouvoir l'immigration légale en Espagne.

L'économie espagnole est en plein ralentissement depuis plusieurs mois avec une croissance presque nulle, un taux de chômage en hausse et une inflation qui reste élevée.