Des psychiatres américains ont plaidé mercredi dans l'une des principales revues médicales du pays pour une restriction de l'accès aux armes à feu comme moyen important de prévention des suicides.

Le suicide est la seconde cause de mortalité pour les moins de 40 ans aux États-Unis et, parmi les Américains de tous âges, plus de la moitié des suicides réussis sont le fait d'une arme à feu, explique le Dr Matthew Miller, professeur de politique de santé à l'Université de Harvard (Massachusetts, nord-est), coauteur de cet article paru dans le New England Journal of Medicine daté du 4 septembre.

De plus, les statistiques révèlent qu'un tiers à quatre cinquièmes de toutes les tentatives de suicide sont impulsives, avec 24% prenant moins de cinq minutes entre la décision et le passage à l'acte, tandis que dans 70% des cas, cela requiert moins d'une heure.

Empêcher les personnes suicidaires d'avoir un accès facile à une arme à feu durant ces périodes de crise est crucial pour sauver leur vie, insistent ces médecins.

«Le fait que plus de 90% des personnes survivant à une tentative de suicide ne recommencent jamais montre le caractère passager et bref de nombreuses crises suicidaires», soulignent-ils.

«Une tentative de suicide avec une arme à feu donne rarement une seconde chance», ajoutent-ils. En revanche, les surdoses de somnifères ou d'autres médicaments, ou le fait de se taillader les veines (deux procédés qui comptent pour plus de 90% de toutes les tentatives), sont beaucoup moins souvent fatals que les armes à feu, développent-ils.

Selon le Dr Miller, «le meilleur moyen de réduire la probabilité qu'une tentative de suicide ne réussisse est de retirer les armes à feu de la maison». Une tâche difficile dans un pays qui compte le plus grand nombre d'armes à feu détenues par les citoyens. Le deuxième amendement de la Constitution américaine confère le droit à chaque citoyen de détenir une arme.