Le gouvernement irakien va réhabiliter la prison d'Abou Ghraib, tristement célèbre pour les sévices infligés aux prisonniers par des soldats américains et fermée en 2006, pour en faire un nouveau centre de détention et un musée «des crimes de l'ancien régime».

«Le Conseil des ministres a accepté une proposition du ministère de la Défense de créer un commission interministérielle de la Défense, de la Justice et de l'Intérieur pour suivre les contrats de reconstruction d'Abou Ghraib», indique mercredi un communiqué officiel.

«Ce comité étudiera l'équipement nécessaire aux détenus et la création d'unités de gardiennage à l'intérieur et à l'extérieur», précise le communiqué citant Ali Dabbagh, porte-parole du gouvernement.

«Par ailleurs, ce comité fera des propositions pour la création, dans une partie des bâtiments, d'un musée sur les crimes de l'ancien régime» de Saddam Hussein», a-t-il ajouté. La prison compte «six bâtiments principaux en mauvais état, et inutilisables pour le moment».

Située à Khan Dari, à 25 km à l'ouest de Bagdad, la prison, construite dans les années 1960 par des compagnies britanniques, s'étend sur 10 km2.

De triste mémoire sous Saddam Hussein, où 4000 détenus y avaient été exécutés et des milliers d'autres torturés, Abou Ghraib avait été rebaptisée par les États-Unis «Centre correctionnel de Bagdad» après la chute du régime baassiste en avril 2003. Environ 4500 personnes y étaient détenues.

Mais en 2004, cette prison est devenue pour nombre d'Irakiens le symbole honni de l'occupation américaine après les révélations de sévices infligés aux prisonniers par des soldats américains.

«Les contrats de reconstruction seront accordés en priorité aux ministères du Commerce et de l'Habitat», a précisé M. Dabbagh.