Des groupes d'opposants au président bolivien Evo Morales ont coupé les routes d'accès à un mégachamp de gaz de l'extrême-sud de la Bolivie et ont menacé de s'emparer des installations, a indiqué mardi la responsable d'un de ces groupes.

«Il y a un barrage routier dressé sur (le mégachamp gazier de) San Alberto et une prise de contrôle du champ n'est pas écarté», a déclaré la dirigeante du Comité civique de la province de Tarija, Patricia Galarza. «Notre lutte vise à ce que le gouvernement réponde à nos justes demande», a-t-elle ajouté.

Le champ de San Alberto, opéré par l'entreprise nationale brésilienne Petrobras, est situé à Carapari, dans la province de Tarija, qui détient la majeure partie des ressources gazières de Bolivie. Il produit entre 11 et 13 millions de mètres cube par jour de gaz naturel et est la source d'approvisionnement principale de l'Argentine et du Brésil voisins.

Pour parer à toute menace de la part des opposants à Evo Morales, alors que la crise entre le président et des organisations civiles de province s'intensifie, les autorités boliviennes avaient envoyé mardi l'armée sécuriser les administrations publiques et les gisements pétroliers des provinces de Santa Cruz et Tarija, dirigées par l'opposition.

Cinq des neuf provinces de Bolivie, dirigées par des préfets d'opposition, protestent contre le gouvernement pour qu'il restitue aux administrations locales 166 millions de dollars de recettes d'un impôt sur les hydrocarbures qui leur était auparavant reversés.

Cet impôt a été affecté unilatéralement par l'administration du président Morales aux retraites des personnes âgées, privant les provinces de leur principale ressource.

Ces préfets s'opposent également à la tenue de deux référendums, convoqués pour le 7 décembre par le président Morales, notamment pour faire approuver un projet de Constitution rejeté par l'opposition libérale et conservatrice.