Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a estimé mardi à Rio qu'il ne restait que deux à trois semaines pour tenter de débloquer les négociations commerciales du cycle de Doha, un exercice qu'il a comparé à un «effort de respiration artificielle».

Le ministre a affirmé qu'il était «encore possible d'arriver à un accord» même si «l'élan a faibli» depuis l'échec de la réunion de Genève, en juillet dernier.

«Je dirais que les contacts que le président Luiz Inacio Lula da Silva a eu depuis, avec plusieurs présidents, dont (le président américain) George W. Bush (...) nous permettent de penser qu'il y a un fort désir de conclure un accord mais que cela ne sera pas facile», a affirmé M. Amorim lors d'un entretien avec la presse étrangère.

«J'arrive d'Australie et de Nouvelle-Zélande et j'ai senti le souhait de trouver une solution au principal problème qui a empêché l'accord: les sauvegardes entre l'Inde et les États-Unis», a-t-il ajouté.

Le cycle de négociations dit de Doha (Qatar) sur une libéralisation du commercial mondial a échoué à Genève, l'Inde et les États-Unis n'étant pas parvenus à un accord concernant un mécanisme de sauvegarde permettant de protéger les marchés des pays en développement contre la hausse des importations des produits agricoles.

M. Amorim a estimé que l'on saurait «d'ici deux à trois semaines s'il existe encore une possibilité d'accord et qu'il faudrait ensuite de deux à trois semaines supplémentaires pour définir les modalités d'un accord».

Selon lui, à partir de la mi-octobre, en raison de l'élection présidentielle américaine du 4 novembre, «il sera impossible d'arriver à un accord et on entrera dans une période d'hibernation où les priorités changeront». Selon lui, il faudra alors «plus de deux ans» pour relancer les négociations.

Celso Amorim a joué un rôle clé à Genève et depuis, le Brésil s'est fortement impliqué pour relancer le cycle, le président Luiz Inacio Lula da Silva multipliant les contacts avec les Etats-Unis, l'Inde et la Chine.