Les suicides parmi les jeunes Américains de 10 à 19 ans sont restés anormalement élevés en 2005 malgré une baisse de 5% par rapport à 2004, année durant laquelle ils avaient augmenté de 18%, selon une étude publiée mardi.

«Nous avons observé en 2004 la plus forte augmentation des quinze dernières années et il semblerait que cela ait dans une certaine mesure persisté en 2005», relève le Dr Jeff Bridge, de Nationwide Children's Hospital à Columbus (Ohio, nord) dans des travaux parus dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 3 septembre.

«2005 est l'année la plus récente pour laquelle les statistiques sont disponibles et elles ne paraissent pas prometteuses», ajoute-t-il, notant que bien que le nombre de suicides ait reculé en 2005 par rapport à 2004, «il reste encore notablement élevé».

Parmi les raisons avancées, ces chercheurs évoquent la possibilité d'une baisse de l'utilisation des antidépresseurs à la suite d'études indiquant paradoxalement la possibilité d'un lien entre ces médicaments et une hausse des pensées suicidaires chez les jeunes aux États-Unis.

Les craintes suscitées par ce risque potentiel ont entraîné une baisse estimée jusqu'à 20% du nombre d'ordonnances médicales prescrivant des antidépresseurs pour les 10 à 19 ans. Or, selon les auteurs de cette étude, cela «pourrait peut-être avoir un impact important» sur l'accroissement des suicides chez les jeunes en 2004 et 2005.

Jusqu'à présent, ce lien n'a pas été établi, note le Dr John Campo, du Nationwide Children Hospital. «Mais le fait qu'une forte augmentation du nombre de suicides se soit produite pendant la période de nette diminution des ordonnances pour des antidépresseurs destinés aux jeunes, mérite que les experts approfondissent cette relation», estime-t-il.

Ces médecins relèvent aussi que la recherche médicale veut se pencher sur l'impact de l'internet sur les jeunes et son rôle éventuel dans le fort accroissement des suicides parmi eux.