La présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis et troisième personnage de l'Etat, Nancy Pelosi, s'est rendue mardi au mémorial pour la paix d'Hiroshima, une visite historique sur le site japonais victime d'un bombardement atomique américain en 1945.

Mme Pelosi, élue du Parti démocrate, est la plus haute élue de son pays à venir à Hiroshima, où aucun président ni vice-président américain n'est venu rendre hommage aux victimes de la première attaque atomique de l'histoire.

Elle s'est inclinée avant et après avoir déposé une gerbe de fleurs devant le mémorial.

Mme Pelosi était en compagnie des autres présidents des parlements des pays industrialisés du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada et Russie), venus à Hiroshima participer à un débat sur le désarmement.

Des écoliers ont agité des drapeaux du Japon, des Etats-Unis et des autres pays du G8, puis chanté des odes à la paix après les dépôts de gerbe.

Les présidents des parlements ont ensuite visité le musée consacré au bombardement.

Le 6 août 1945, les Etats-Unis ont largué sur la ville d'Hiroshima une bombe A qui a provoqué la mort de 140 00 personnes, mortes soit immédiatement, à cause de la chaleur ou du souffle de l'explosion, soit dans les mois qui ont suivi, victimes des séquelles des radiations.

Les Etats-Unis ont largué une autre bombe atomique le 9 août 1945 sur Nagasaki qui a fait 70 00 morts.

Le Japon avait capitulé le 15 août, mettant fin à la Seconde guerre mondiale, mais la pertinence de ces bombardements atomiques reste très controversée.

Au Japon, nationalistes comme pacifistes considèrent ces attaques nucléaires comme une faute impardonnable.

Mais aux Etats-Unis, l'opinion est moins tranchée. De nombreux vétérans de la guerre sont persuadés que le largage des bombes atomiques a évité à l'armée américaine un débarquement meurtrier dans l'archipel japonais. Les mouvements pacifistes et la gauche dénoncent à l'inverse un horrible gâchis de vies humaines.

Les historiens sont eux aussi encore partagés. Certains considèrent Hiroshima et Nagasaki comme un «mal nécessaire» pour faire plier des autorités japonaises aveugles et décidées à combattre jusqu'au bout.

D'autres chercheurs soutiennent au contraire que le camp des «réalistes» gagnait du terrain au sein du pouvoir à Tokyo, et qu'il cherchait à négocier les conditions de la reddition du Japon.

Selon eux, le gouvernement américain est resté sourd à ces appels avant d'utiliser la bombe atomique. Washington voulait tester sa nouvelle arme et impressionner l'URSS de Staline, dans un contexte de pré-guerre froide, arguent-ils.