L'Union européenne a décidé de reporter les prochaines réunions prévues pour négocier un accord de partenariat renforcé avec la Russie, a annoncé lundi le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, après un sommet extraordinaire sur la situation en Géorgie.

«Tant que le retrait des troupes sur les positions antérieures au 7 août n'aura pas été réalisé, toutes les réunions en vue de la négociation de l'accord de partenariat sont reportées», a annoncé le président de l'exécutif européen au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.

«Nous reportons toutes nos réunions sur l'accord de partenariat stratégique», a confirmé le président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'UE, à ses côtés.

«Cette crise signifie que nous devons réexaminer nos relations avec la Russie», a également estimé M. Sarkozy. «Il faut être deux pour un partenariat».

La prochaine séance de négociations était prévue le 15 septembre à Bruxelles.

Le nouvel accord vise à renforcer les liens entre l'UE et la Russie, déjà liées par un accord de partenariat depuis 1997, notamment dans le domaine énergétique, un domaine dans lequel UE et Russie se reconnaissent «interdépendantes».

Le président français a souligné que «le consensus avait été relativement facile à obtenir» au sein de l'UE sur l'attitude à adopter face à Moscou.

«Nous condamnons sans ambiguïté la réaction disproportionnée des Russes, et nous sommes conscients, nous en Europe, de notre responsabilité dans le maintien du dialogue avec nos voisins russes», a-t-il ajouté.

MM. Barroso et Sarkozy ont par ailleurs annoncé qu'ils se rendraient, accompagné du diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, lundi 8 septembre à Moscou et Tbilissi, pour tenter de progresser vers un règlement du conflit, notamment d'obtenir un retrait des troupes russes de Géorgie.

«Il est clair qu'à la lumière des événements récents, nous ne pouvons pas continuer comme si rien ne s'était passé», a expliqué M. Barroso.

«C'est pourquoi Nicolas Sarkozy, moi-même et Javier Solana nous irons à Moscou et à Tbilissi lundi prochain. Ce sera l'occasion de refaire le point sur la situation. En particulier ce sera le moment de vérifier l'état de la mise en oeuvre des 6 points de l'accord de cessez-le-feu», négocié par M. Sarkozy avec les présidents géorgien et russe le 12 août.

En dehors de la suspension des négociations, M. Sarkozy a exclu toute sanction formelle contre la Russie à ce stade.

«Ne lançons pas une guerre froide comme cela, ne montrons pas les biceps, les démonstrations de force, les rodomontades, les sanctions, les contre-sanctions, cela ne servira personne», a encore ajouté M. Sarkozy.

«Si ce moment vient, je prendrai mes responsabilités, mais ce moment là n'est pas venu», a-t-il dit.

Il faut «donner sa chance à la diplomatie le 8 septembre. Si ça marche, l'UE aura prouvé son efficacité, si cela ne marche pas, on se réunira et on prendra d'autres décisions, mais il faut graduer les choses», a-t-il ajouté.