Plus de 500 000 sinistrés ont été évacués dans l'est de l'Inde mais un demi-million d'autres étaient toujours prises au piège lundi et privées de tout, après les pires inondations en un demi-siècle.

Les pluies de la mousson qui s'abattent depuis des semaines sur l'État pauvre du Bihar ont fait déborder la rivière Kosi qui s'est déversée le 18 août dans le lit voisin d'un ancien fleuve asséché depuis des siècles.

Dans ce nouveau delta de 1,6 km de large, des centaines de villages ont été submergés, des millions de gens coupés du monde et environ 80 personnes ont déjà trouvé la mort ces derniers jours, selon les autorités locales.

Plus d'un demi-million de rescapés ont été évacués vers des camps de fortune, mais le même nombre reste privé d'eau potable et de vivres, a indiqué à l'AFP un responsable de la cellule locale de gestion des catastrophes naturelles, Prataya Amrit.

L'armée a déployé des hélicoptères et des troupes au sol pour venir en aide au maximum de sinistrés. Des centaines d'embarcations ont pu déjà emmener sur la terre ferme des habitants désespérés et qui ont tout perdu.

Dans la localité de Madhepura, sous au moins un mètre d'eau, une habitante âgée de 74 ans, Susheela Shah, a raconté à l'AFP «n'avoir jamais vu de telles inondations».

«Et cela m'arrive soudainement à la fin de ma vie», s'est-elle lamentée.

Dans toute l'Inde, plus de 800 personnes ont déjà péri depuis juin à cause de la mousson et des millions ont été sinistrées. L'État septentrional de l'Uttar Pradesh, le plus peuplé du pays (180 millions d'habitants), compte près de 700 victimes.

Chaque année, entre juin et septembre, dans le nord et l'est du sous-continent, les pluies de la mousson font déborder les cours d'eau, tuant des centaines de personnes, balayant des villages, submergeant les rizières et décimant les élevages.

En 2007, l'Inde avait été particulièrement meurtrie par ces intempéries saisonnières, avec plus de 2200 morts et des dizaines de millions de sinistrés.