Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama semblait sur le point mardi d'annoncer le nom de son colistier pour le poste de vice-président alors que les derniers sondages confirment que l'écart se resserre avec son adversaire républicain John McCain.

L'équipe de M. Obama a réservé pour samedi le Old State Capitol à Springfield (Illinois), le bâtiment historique où Abraham Lincoln, le président américain qui a mis fin à l'esclavage, a servi en tant que sénateur de l'Illinois.

C'est devant le Old State Capitol que M. Obama avait annoncé, le 10 février 2007, qu'il se lançait dans la course à la Maison-Blanche. Son équipe a toutefois refusé d'indiquer si l'événement prévu samedi était lié à l'annonce d'un colistier.

L'équipe de campagne de M. Obama a promis d'avertir les partisans du sénateur de l'Illinois par courriel ou SMS «le moment venu».

Côté républicain, la discrétion quant au choix du colistier est également la règle. Plusieurs médias ont indiqué qu'il était probable que M. McCain fasse connaître le nom de son colistier le 29 août, au lendemain de la clôture de la convention démocrate et trois jours avant l'ouverture à Minneapolis-St-Paul (Minnesota) de la convention républicaine.

Selon ces médias, M. McCain pourrait annoncer le nom de son colistier à l'occasion d'un rassemblement à Dayton dans l'État clef de l'Ohio.

Une seule certitude concernant le 29 août: ce jour là, M. McCain fêtera ses 72 ans. S'il est élu en novembre, M. McCain deviendra le plus vieux président au début de son premier mandat.

Une poignée de noms émergent du côté démocrate. Celui de Joe Biden, 65 ans, un pilier de la scène politique américaine, sénateur sans discontinuer depuis 36 ans et président de la puissante commission des Affaires étrangères du Sénat, revient avec insistance. Mardi, s'exprimant devant le congrès des anciens combattants ayant servi sur les théâtres d'opérations à l'étranger (VFW), réuni à Orlando (Floride, sud-est), M. Obama n'a cité qu'un seul Américain --hormis son adversaire--: son «ami» Joe Biden.

Les deux autres noms à être fréquemment cités sont ceux de Evan Bayh, 52 ans, sénateur de l'Indiana (nord) et spécialiste des questions de sécurité nationale et Tim Kaine, 50 ans, gouverneur de Virginie (est) un État clef dans la perspective de l'élection de novembre.

Deux femmes, la gouverneure du Kansas (centre) Kathleen Sebelius et la sénatrice de New York et ancienne rivale de M. Obama dans la course à l'investiture démocrate, Hillary Clinton, font figure de jokers.

M. Obama a besoin de se relancer alors que l'élection présidentielle est entrée dans sa dernière ligne droite. L'élection est prévue dans 77 jours.

Le conflit entre la Russie et la Géorgie, survenu alors que M. Obama était en vacances à Hawaï, a mis sur le devant de la scène M. McCain. Dès le début du conflit, M. McCain a pris fait et cause pour Tbilissi, rejetant toutes les fautes uniquement sur Moscou. M. Obama, qui a aussi fermement condamné «l'agression» russe, avait d'abord appelé toutes les parties à la retenue.

Le ton ferme du sénateur de l'Arizona semble avoir séduit l'opinion, selon un sondage publié mardi.

L'étude, réalisée par l'université Quinnipiac, accorde une avance de cinq points à M. Obama. Le sénateur de l'Illinois est crédité de 47% des intentions de vote contre 42% pour M. McCain.

Il y a un mois, le même institut accordait une avance de neuf points à M. Obama (50% contre 41%).

Un autre sondage publié mardi soir par le Los Angeles Times ne donne qu'une avance de deux points à M. Obama (45% contre 43%).