La région séparatiste géorgienne d'Abkhazie a demandé à la Russie de reconnaître son indépendance lors d'un «congrès national» réunissant des dizaines de milliers de personnes jeudi sur la place centrale de sa capitale Soukhoumi, a constaté une journaliste de l'AFP.

«Nous nous adressons au président (russe Dmitri) Medvedev, au Conseil de la Fédération (chambre haute, ndlr) et à la Douma (chambre basse) de la Fédération de Russie pour qu'ils reconnaissent notre indépendance», a déclaré un responsable, lisant une déclaration.

Des milliers de personnes réunies pour cette assemblée traditionnelle, dont notamment les membres de tous les partis politiques et organisations sociales abkhazes ont alors levé la main pour approuver cet appel.

Le président séparatiste abkhaze, Sergueï Bagapch, avait la veille dans un appel approuvé par le Parlement d'Abkhazie demandé à la Russie et au monde de reconnaître l'indépendance de la république autoproclamée.

Dès mercredi la chambre haute du Parlement russe a annoncé qu'elle examinerait lundi en session extraordinaire les demandes de reconnaissance des deux régions et son président Sergueï Mironov affirmait que le Sénat était «prêt à reconnaître le statut d'indépendance» de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.

De son côté la chambre basse (Douma) a indiqué qu'elle pourrait débattre de la question lundi aussi.

«L'Abkhazie mérite d'être reconnue tout comme l'Ossétie du Sud», a déclaré jeudi le leader abkhaze Sergueï Bagapch dans des propos retransmis par la chaîne russe d'information continue Vesti-24. «La position de la Russie est ce qui compte le plus pour nous», a-t-il ajouté.

Plusieurs pays occidentaux ont condamné la campagne militaire russe contre la Géorgie, déclenchée par une offensive militaire géorgienne contre l'Ossétie du Sud dans la nuit du 7 au 8 août.

Nombre de commentateurs russes voient dans une reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie une réponse à la reconnaissance par l'Occident de l'indépendance du Kosovo vis-à-vis de la Serbie.

Les Occidentaux se sont toujours refusés à reconnaître l'indépendance des territoires séparatistes géorgiens.