Le directeur de la commission d'enquête sur l'accident d'avion qui a coûté la vie à 154 personnes la semaine dernière à Madrid a fourni mardi des précisions sur la catastrophe: l'avion a d'abord heurté le sol avec la queue, avant de déraper et rebondir sur plus d'un kilomètre, puis de prendre feu.

Les traces au sol et le terrain irrégulier sur les bords de la piste 36 L montrent que le MD-82 a rebondi à trois reprises et glissé sur 1,2 km, a expliqué Francisco Soto, Secrétaire de la Commission d'enquête-accidents de l'aviation civile espagnole, au cours de sa première conférence de presse depuis le drame.

Il n'y a en revanche pas de trace de crash sur la piste elle-même, ni trace des pneus ni d'autre section de l'appareil sur le tarmac.

«Les traces au sol nous disent que l'avion a frappé le sol d'abord avec le secteur de la queue, en conséquence de quoi l'arrière de l'appareil s'est brisé», a-t-il déclaré.

Les deux boîtes noires récupérées peu après l'accident mercredi ont été envoyées à la commission britannique d'enquête-accidents, en raison de leur grande expertise et parce que les boîtes ont été endommagées.

Les moteurs en revanche ont été trouvés en suffisamment bon état pour pouvoir être expertisés.

Une vingtaine d'enquêteurs travaillent sur l'accident, y compris des spécialistes de Boeing, qui a racheté McDonnell Douglas en 1997, et le fabricant de moteurs Pratt & Whitney. Le rapport préliminaire est attendu d'ici un mois.

Francisco Soto n'a en revanche pas voulu commenter, faute d'informations suffisantes pour l'instant, les déclarations des survivants selon lesquelles l'avion aurait perdu de la vitesse avant de décoller, ou roulé plus longtemps qu'à l'accoutumée sur la piste avant de s'élever dans les airs.

Seuls 18 personnes ont survécu. Le premier à quitter l'hôpital, lundi, était le petit Roberto Alvarez Carretero, six ans. Sa soeur de 16 ans, Maria, est morte.