Les forces de sécurité afghanes vont prendre en charge fin août la responsabilité de la sécurité à Kaboul, jusqu'à présent assurée par la force de l'OTAN, a annoncé mercredi le ministère de la Défense dans un communiqué.

Il s'agit de la première zone du pays à passer sous le contrôle direct des forces afghanes, depuis le renversement des talibans fin 2001 par une coalition dirigée par les États-Unis.

«La responsabilité de la sécurité dans la capitale, Kaboul, sera remise aux forces de sécurité afghanes le 28 août», a indiqué le ministère de la Défense.

«Cette date marquera le début du transfert de responsabilité entre l'OTAN et les forces de sécurité afghanes, qui va progressivement s'étendre à travers l'Afghanistan, au fur et à mesure de leur montée en puissance», a poursuivi le ministère.

Si la capitale est épargnée par la violence quotidienne qui frappe notamment le sud et l'est du pays, elle est le théâtre d'attaques ponctuelles de grande envergure, comme l'attentat suicide à la voiture piégée qui a frappé l'ambassade d'Inde le 7 juillet, faisant plus de 60 morts.

Le général Mohammad Zaher Azimi, porte-parole du ministère de la Défense, a précisé à l'AFP que les forces afghanes allaient prendre le 28 août la responsabilité de la ville et non de la province de Kaboul.

«Il ne faut pas s'attendre à ce que les soldats étrangers quittent tous Kaboul. Ceux qui sont impliqués dans l'entraînement des forces afghanes, dans la logistique ou les questions administratives resteront à Kaboul», avait prévenu le général Azimi au cours d'une conférence de presse le 10 août.

«Il est important de comprendre que les forces afghanes assurent déjà la majeure partie de la sécurité à Kaboul, donc quand le transfert aura lieu, cela ne changera pas grand chose dans la rue», avait précisé le porte-parole de l'OTAN, Mark Laity.

Dans le centre de Kaboul, les forces étrangères se font effectivement discrètes alors que les pick-ups de la police afghane sont omniprésents.

Les forces de sécurité afghanes comptent quelque 140 000 hommes, pour moitié des policiers et pour moitié des soldats, déployés en première ligne face aux talibans, bien qu'ils ne disposent que de faibles moyens de protection.

Les policiers en particulier payent un lourd tribut à l'insurrection, avec plus de 600 tués au cours des cinq derniers mois, selon le ministère de l'Intérieur.

La police afghane est également minée par la corruption, tandis que l'armée souffre d'un fort taux d'absentéisme et de désertion.

Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 et les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'OTAN, l'autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).