Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama a affirmé lundi que des sanctions devaient être prises contre l'Iran afin qu'Israël ne se sente pas «le dos au mur» face à Téhéran et n'en vienne à envisager une attaque.

Un Iran nucléarisé pourrait «changer la donne dans la région», permettant à la république islamique d'intervenir en Irak et de menacer l'approvisionnement pétrolier, a déclaré M. Obama à Davenport, en Iowa, devant quelque 250 électeurs.

M. Obama a souligné qu'Israël, «l'un de nos alliés les plus forts dans le monde» se sent terriblement menacé par les attaques du président iranien Mahmoud Ahmadinejad menaçant de le rayer de la carte.

«Mon travail de président est de m'assurer que nous serrons les boulons diplomatiquement vis-à-vis de l'Iran... d'imposer des sanctions afin que l'Iran commence à changer de calculs,» a ajouté le sénateur de l'Illinois.

«Et nous devons faire cela avant qu'Israël se sente le dos au mur», a-t-il poursuivi.

Le président iranien a renouvelé samedi dernier ses attaques contre son ennemi juré, Israël, l'accusant de plonger le monde dans le «désordre» et prédisant sa disparition.

Le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, a déclaré mercredi que l'administration du président américain George W. Bush était désormais opposée à toute frappe militaire contre des installations nucléaires iraniennes.

«La position des États-Unis est connue: ils ne veulent pas d'une action contre l'Iran», a déclaré M. Barak à la radio de l'armée israélienne qui l'interrogeait sur la poursuite par l'Iran de son programme nucléaire.

«Pour l'heure, il faut que le processus diplomatique progresse, mais il y a beaucoup d'options, Israël est un pays fort, et il vaut mieux ne pas en parler», a-t-il ajouté.

M. Obama a souligné dans l'Iowa que lors de sa visite en Israël le mois dernier, «leur attitude générale consistait à dire qu'ils ne laisseraient pas l'Iran avoir d'arme nucléaire».

«Ils reconnaissent qu'il n'y a pas de bonne option militaire, mais ils reconnaissent aussi que de leur point de vue, il est inacceptable de laisser l'Iran se doter de l'arme nucléaire», a-t-il fait remarquer.

«Le problème, c'est qu'au sein de l'administration Bush, au lieu d'essayer d'entamer des discussions directes avec l'Iran, il y a eu beaucoup de rodomontades», a-t-il commenté.

L'invasion de l'Iran aurait été «la chose la plus stupide» qu'ait pu faire l'administration américaine car cela aurait encouragé les dirigeants iraniens à continuer dans la voie de l'armement nucléaire, selon lui.

M. Obama a accusé son adversaire républicain John McCain, qui a durement critiqué la position des démocrates défendant le dialogue direct avec les ennemis des États-Unis, de vouloir continuer la politique étrangère du président Bush et laisser les États-Unis s'embourber en Irak.

«Je suis content d'avoir un débat avec John McCain sur la politique étrangère, et quand je serai président des États-Unis, je mettrai fin à la guerre en Irak de manière responsable» tout en allouant plus de ressources à l'Afghanistan et au Pakistan, a-t-il promis.