Quelque 2500 exilés tibétains en Inde et au Népal ont manifesté jeudi contre la Chine dans les capitales New Delhi et Katmandou, à la veille de l'ouverture des jeux Olympiques de Pékin, ont indiqué la police et des témoins.

Dans la capitale fédérale indienne, ils étaient près d'un millier, dont des bonzes, à défiler sous très haute sécurité en agitant des drapeaux tibétains et en criant «Dites +non+ aux JO de Pékin».

Au coeur de la ville, une centaine de policiers et paramilitaires étaient armés d'extincteurs, de couvertures et de réservoirs d'eau par peur d'immolations par le feu, comme ce fut le cas il y a deux ans à Bombay en pleine visite du président chinois Hu Jintao.

«Nous poursuivrons nos manifestations pour attirer l'attention sur les violations des droits de l'Homme au Tibet», a déclaré Dhondup Dorjee, vice- président du Congrès de la jeunesse tibétaine, un groupe indépendantiste basé en Inde.

Ce pays abrite plus de 100 000 exilés tibétains, notamment à Dharamsala, dans le nord, sous l'autorité du gouvernement tibétain en exil et du dalaï lama.

Au Népal voisin, des bonzes et des nonnes, priant et chantant, se sont rassemblés au pied d'un monastère bouddhique de Katmandou et ont défilé contre ce qu'ils appellent la «répression chinoise» au Tibet.

Les manifestants portaient des vêtements demandant la «préservation de la pratique du bouddhisme au Tibet» et la «fin du génocide culturel» dans cette province chinoise depuis 1950.

Un journaliste de l'AFP a assisté à quelques heurts entre Tibétains et policiers.

«C'est le bon moment de faire la publicité de la cause tibétaine puisque le monde entier regarde la Chine» à la veille de la cérémonie d'ouverture des JO, a reconnu un organisateur.

«Nous voulons que la Chine garantisse la liberté religieuse et les droits de l'Homme au Tibet», a plaidé Dakpa Tenzin, président de l'association bouddhiste de la jeunesse tibétaine.

«Après la fin des jeux, nous redoutons une grave répression au Tibet», a-t-il dit à l'AFP.

Katmandou est le théâtre quasi quotidien de protestations contre le pouvoir chinois depuis les émeutes du mois de mars dans la capitale tibétaine, Lhassa.

Chaque jour, des dizaines voire des centaines d'exilés tibétains sont interpellés devant l'ambassade de Chine au Népal, puis relâchés le soir même.

Les dirigeants au Népal, pays himalayen enclavé entre l'Inde et la Chine, veulent conserver de bonnes relations avec Pékin et assurent ne tolérer aucune manifestation antichinoise sur leur territoire.

Environ 20 000 Tibétains sont réfugiés au Népal depuis 1959 à la suite d'un soulèvement raté contre Pékin à Lhassa. Quelque 2500 exilés arrivent encore chaque année à Katmandou avant de repartir pour la plupart vers l'Inde.