Des associations de soutien aux immigrés ont dénoncé mercredi l'«expulsion cruelle» de France d'une Chinoise, renvoyée en Chine alors qu'elle souffre de fractures et mariée à un Français qui a écrit au président Nicolas Sarkozy sa peur qu'elle soit emprisonnée.

La jeune femme, qui porte un corset de la nuque au bas du dos pour des fractures très douloureuses du coccyx et d'une vertèbre lombaire, avait échappé une première fois à une expulsion le 23 juillet grâce à un défaut de procédure, selon les associations réseau Éducation sans frontière (RESF) et la Cimade.

Interpellée au domicile de son mari mercredi vers 7h00, Mme Nun Yu, 40 ans, a embarqué en début d'après-midi à l'aéroport parisien de Roissy dans un appareil à destination de Pékin, encadrée par deux policiers chinois venus la chercher. Elle disposait d'un certificat médical lui interdisant tout déplacement avant trois mois.

«Mon épouse avait été déboutée de ses demandes d'asile avant notre mariage, aussi j'ai peur qu'elle soit mise directement en prison à son arrivée en Chine», a déclaré à l'AFP son mari Serge Scalet qui vient d'en «appeler à l'humanité» de Nicolas Sarkozy dans un courrier adressé au président français.

«Elle est partie sans argent, sans rien et les gendarmes venus l'emmener n'ont eu aucun égard pour ses souffrances», a témoigné cet habitant de Luxeuil-les-Bains (est) qui vit avec la jeune femme depuis février 2007 et s'est marié avec elle en juin.

La préfecture de Haute-Saône a affirmé que l'expulsion de la jeune femme avait «été réalisée conformément à deux décisions de justice et dans le respect des droits de l'intéressée».

«Toutes les précautions ont été prises pour s'assurer que l'état de santé de Madame Yu était compatible avec la mise en oeuvre de la décision d'éloignement», selon un communiqué. Le texte précise que que «l'intéressée a, le 25 juillet, bénéficié d'un examen médical par des praticiens du centre hospitalier régional de Metz», un examen qui a conclu à «la compatibilité de son état de santé avec un voyage en avion».

Selon la préfecture, elle pourra dès son retour à Pékin demander un visa de long séjour pour la France.