Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a contre-attaqué avec vigueur samedi, après l'annonce vendredi à l'issue d'un interrogatoire de la police, que de «nouveaux soupçons», d'escroquerie, pesaient sur lui.

Il est «écoeurant que cette affaire soit exploitée pour mettre en cause ma famille», a-t-il déclaré aux journalistes, quelques minutes avant son départ pour Paris, où il doit participer à partir de dimanche au sommet sur l'Union pour la Méditerranée.

Les «nouveaux soupçons» pesant sur M. Olmert concernent des voyages à l'étranger privés et familiaux, qu'il aurait financés en demandant, séparément, à plusieurs institutions, dont l'Etat, de financer le même voyage.

«Les fuites ont dépassé toutes les normes de ce qui est autorisé dans un régime démocratique», a encore déclaré M. Olmert, qui s'est dit «très choqué».

«Cela risque de porter atteinte à ceux qui sont en charge du respect de la loi», a-t-il ajouté, faisant allusion à la publication vendredi par la police et le ministère de la Justice d'un communiqué conjoint.

«Selon ces soupçons, quand il était maire de Jérusalem, puis ministre l'Industrie et du Commerce, il avait coutume de s'adresser en même temps à diverses institutions, dont l'Etat, afin que toutes financent le même voyage» séparément, indique le communiqué.

Formellement, le Premier ministre est par ailleurs soupçonné de «fraude», «d'abus de confiance» et d'irrégularités dans le financement de campagnes électorales.

L'homme d'affaires américain Morris Talansky a affirmé en mai avoir remis, en 15 ans, plus de 100.000 dollars en liquide dans des enveloppes à M. Olmert alors qu'il était maire de Jérusalem puis ministre de l'Industrie et du commerce.

M. Olmert s'est défendu en expliquant avoir utilisé cet argent uniquement pour le financement de campagnes électorales proclamant n'avoir pas «mis un sou dans sa poche».

Le contre-interrogatoire de M. Talansky est prévu dès le 17 juillet.

Les scandales impliquant M. Olmert ont gravement nui à son image, contraignant son parti centriste Kadima à organiser à la mi-septembre des primaires en vue de son éventuel remplacement à sa direction. M. Olmert n'a cependant pas exclu d'y présenter sa candidature.