Le Premier ministre belge Yves Leterme a assuré mercredi qu'il resterait en place et mènerait à bien la réforme institutionnelle entre les régions, malgré les profondes divisions entre Flamands et Wallons qui menacent l'unité du pays.

«C'est moi ou le chaos», a déclaré le Premier ministre du CD&V (chrétiens-démocrates flamands) lors d'un débat extraordinaire au Parlement, convoqué par l'opposition après l'annonce de sa démission le 14 juillet, en clôture de la session parlementaire.

Expliquant devant les députés pourquoi il est revenu sur sa démission, Yves Leterme a assuré que sa coalition, composée de cinq partis issus des communautés flamande et wallonne, était déterminée à parvenir à la réforme sur l'autonomie des régions.

La semaine dernière, le roi Albert II avait rejeté la démission d'Yves Leterme, nommant trois médiateurs chargés de trouver une issue à la crise et qui remettront leurs conclusions à Leterme et au roi à la fin du mois.

Yves Leterme avait formé en mars un cabinet composé de cinq partis issus des deux communautés, qui a succédé au gouvernement intérimaire du libéral flamand Guy Verhofstadt après neuf mois de crise politique, marqués par le spectre d'une partition du royaume comprenant 6 millions de néerlandophones et 4,5 millions de francophones.

Mais les négociations entre les différentes composantes de la coalition sur l'autonomie des régions n'ont pu aboutir à la date-butoir qu'il avait fixée au 15 juillet, achoppant sur la délicate question de la réforme institutionnelle.

Les néerlandophones réclament une autonomie accrue des régions, notamment en matière de sécurité sociale et de fiscalité, un point qui effraie les Wallons. Les francophones redoutent pour leur part une réduction des budgets accordés à la Wallonie, région la plus pauvre du pays, et à la capitale bilingue, Bruxelles. Ils estiment également que les régions se sont vu transférer depuis les années 1980 assez de compétences fédérales, et soupçonnent les néerlandophones de chercher à faire sécession de la Belgique afin de pouvoir déclarer l'indépendance de la Flandre.