Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s'est déclaré optimiste samedi dans la partie nord de Nicosie sur une relance prochaine des négociations en vue de la réunification de Chypre, une île divisée depuis 1974 entre ses parties grecque et turque.

«Nous attendons que les deux leaders chypriotes s'entendent prochainement sur une date commune pour la relance de discussions globales pour un règlement», a-t-il dit lors d'une conférence de presse conjointe avec le dirigeant de la République turque de Chypre du nord (RTCN), Mehmet Ali Talat.

«Si les parties ont la volonté d'aboutir à une solution, je crois que l'on pourra y arriver très rapidement (...) et en tant que pays garant (de l'indépendance de Chypre) nous y croyons vivement», a-t-il souligné.

Le président chypriote Demetris Christofias et M. Talat ont prévu de se rencontrer le 25 juillet pour un «examen final» des progrès réalisés par des groupes de travail et de décider alors s'ils sont suffisants pour entamer des négociations directes.

MM. Christofias et Talat avaient convenu en mars de relancer les discussions sur la réunification de l'île sous les auspices de l'ONU. Des groupes de travail communs ont été chargés d'avancer sur les différents dossiers et un accord de principe a été trouvé sur les questions épineuses de la citoyenneté et de la souveraineté.

«Il faut que les parties viennent à la table de négociations avec la volonté de parvenir à une solution, dans le cas contraire, ce n'est pas possible», a affirmé le premier ministre turc, arrivé vendredi en RTCN, entité uniquement reconnue dans le monde par son pays, pour y célébrer dimanche l'anniversaire de l'intervention des forces turques en 1974.

M. Talat a pour sa part espéré que lors de sa prochaine rencontre avec le président chypriote, ils seraient à même de déclarer une date pour le début des négociations directes.

«Nous sommes en faveur d'une solution juste et durable, nous travaillons dans ce but», a-t-il dit.

La visite de M. Erdogan a été vivement critiquée dans le sud de l'île, où le gouvernement l'a vue comme un acte provocateur et ne favorisant pas le climat de confiance nécessaire à la poursuite du processus de paix.

Les efforts de réunification étaient au point mort depuis le rejet par les Chypriotes-grecs d'un plan de réunification de l'ONU en 2004 mais ont été relancés par l'élection de M. Christofias en février dernier.

Chypre est divisée depuis l'invasion de sa partie nord en 1974 par la Turquie, après un coup d'État à Nicosie de nationalistes chypriotes-grecs soutenus par Athènes.

La Turquie maintient plus de 40 000 soldats dans la partie nord de l'île.