Fêter la libération d'Ingrid Betancourt, mais continuer «à se battre» pour les autres otages: jeudi à Paris, quelques centaines de personnes se sont rassemblées devant l'Hôtel de ville avant le retour attendu vendredi de celle qui est devenue une icône en France.

Sur le portrait géant de l'ex-otage franco-colombienne, qui orne la façade du bâtiment depuis des mois, une inscription a été placardée: «Libre».

Sur le parvis, non loin de la Seine, des membres du comité de soutien à Ingrid Betancourt, portant des portraits de l'ex-otage, se sont regroupés en compagnie de jeunes gens, de l'écrivain Marek Halter, de quelques touristes.

C'est un «rassemblement du bonheur», selon les mots du comité de soutien.

Tous se réjouissent de savoir qu'Ingrid Betancourt qui vient de retrouver ses enfants Mélanie et Lorenzo à Bogota, va venir en France, épilogue de plus de six ans de captivité.

Mme Betancourt doit être accueillie vendredi après-midi par le président français Nicolas Sarkozy, qu'elle a dit vouloir «embrasser».

«On a hâte de voir Ingrid», explique un responsable du comité de soutien, Hervé Marro.

«Mais il faut se remettre au travail, se mobiliser pour faire libérer les autres otages», ajoute-t-il. «Ce serait de la lâcheté de les abandonner. Continuons à nous battre».

Les membres du Conseil municipal de Paris, dont Mme Betancourt a été faite citoyenne d'honneur, sortent saluer les participants au rassemblement.

«Elle est libre», lance le maire socialiste Bertrand Delanoë. «Elle a retrouvé tous ses droits à la vie, à l'amour des siens et à défendre ses convictions. Sa liberté est aussi notre liberté».

M. Delanoë lance lui aussi un appel. «Il y a d'autres otages en Colombie et ailleurs, il faut rester mobilisés pour tous», dit-il.

Dans la petite foule, Alvaro Rocha, 74 ans, un ancien diplomate colombien, salue une «magnifique nouvelle pour nous».

«Je suis très content pour elle et sa famille, mais je suis aussi content parce que c'est l'armée colombienne qui l'a libérée, c'est très bien pour le président (Alvaro Uribe), c'est bien pour l'armée», ajoute-t-il.

Pour François, un musicien, «Ingrid est un symbole de la liberté. Maintenant il faut continuer à se battre pour les autres otages».

Florence Aubenas, journaliste ex-otage en Irak, est elle aussi venue sur la place de l'Hôtel de ville. Elle glisse une boutade: «je suggère qu'on embauche à Hollywood celui qui a fait le plan pour faire libérer Ingrid Betancourt. C'est un génie».