Le chef de la diplomatie britannique David Miliband a appelé mercredi à soutenir les propositions du président français Nicolas Sarkozy en faveur d'une relance de l'Europe de la défense, afin que l'UE ne soit plus obligée d'attendre «impuissante» l'intervention des États-Unis ou de l'OTAN.

Rappelant qu'une défense européenne n'était en rien une «menace» contre l'Alliance atlantique, M. Miliband a salué mercredi soir «la proposition du président Sarkozy de voir la France réintégrer la structure militaire de l'OTAN». Il a également «soutenu son appel à voir l'UE jouer un rôle plus important dans la gestion des crises».

«L'OTAN est et doit rester la pierre angulaire de la défense européenne», a déclaré le ministre britannique dans une allocution sur les conséquences du non irlandais au traité de Lisbonne.

«Que ce soit en Afghanistan ou au Kosovo, nous avons besoin qu'elle (l'OTAN) fonctionne de manière aussi efficace que possible, et c'est pourquoi nous voulons que la France y tienne toute sa place», a-t-il expliqué. «Mais comme la guerre dans les Balkans l'a montré dans les années 1990, l'Europe doit développer ses capacités propres si elle ne veut pas être réduite à attendre, impuissante, que les États-Unis et l'OTAN soient prêts et en état d'intervenir».

M. Miliband a plaidé pour un «véritable rôle de l'UE dans la prévention des conflits et la gestion des crises», avec l'envoi d'experts civils ou en «déployant des soldats des armées nationales dans des missions où l'OTAN n'est pas engagée».

Le ministre a ensuite bien précisé dans un entretien à la chaîne britannique Channel Four qu'il ne réclamait pas «une armée européenne, il n'est pas question d'une armée européenne». «Ce en faveur de quoi nous sommes ce sont des troupes britanniques, françaises et autres travaillant ensemble», a-t-il insisté.

D'une manière plus large, M. Miliband s'est félicité, dans un discours très ouvertement pro-européen, des convergences de vues entre Paris et Londres sur les priorités de l'Union européenne (UE).

«Ce qui me frappe dans les priorités de la France pour sa présidence, c'est la façon dont elles rejoignent étroitement nos propres ambitions pour l'UE (...) que ce soit en matière d'énergie et de changement climatique, d'immigration, (ou concernant) la politique de voisinage et les prochaines étapes de l'Europe de la défense», a ajouté le ministre.