Plusieurs dizaines de Palestiniens qui avaient cherché refuge en Israel après avoir été attaqués par des forces du Hamas ont regagné dimanche la bande de Gaza à la demande du Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, selon un haut responsable israélien.

Un premier contingent de 32 membres du Fatah sur les plus de 180 qui avaient fui samedi en Israël est rentré dimanche matin tandis que d'autres devraient suivre dans la journée, a indiqué à l'AFP le responsable qui a précisé qu'ils avaient reçu des assurances sur leur sort.

Dès samedi soir, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a été contacté par M. Abbas pour qu'il permette le «retour» de l'ensemble du groupe de Palestiniens à Gaza, a souligné un officiel israélien sous condition d'anonymat.

Interrogé sur le sort à Gaza de ces hommes, le responsable israélien a affirmé à l'AFP que des «assurances sur leur sécurité avaient été fournies par une tierce partie étrangère», une allusion à une intervention en coulisse de l'Egypte.

Le bureau de M. Abbas s'est abstenu de tout commentaire.

Un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zuhri, a déclaré que les forces de sécurité du mouvement islamiste avaient interpellé pour les interroger des «dizaines» de membres du Fatah à leur retour.

«Ceux qui ont enfreint la loi feront l'objet d'une enquête de police et s'ils sont coupables ils seront jugés. Ceux qui s'avèreront innocents seront relachés», a précisé le porte-parole à l'AFP.

Il a toutefois estimé que leur fuite était «la preuve qu'ils ont enfreint la loi, car ils préfèrent se soumettre à l'occupation (israélienne) plutôt que de rester chez eux».

Les violences interpalestiniennes de samedi qui avaient fait neuf morts et quelque 90 blessés sont les plus meurtrières depuis la prise du pouvoir du mouvement islamiste dans le territoire en juin 2007.

Elles ont éclaté lorsque des policiers du Hamas ont voulu arrêter dans la ville de Gaza des membres du clan familial Helis (pro-Fatah), accusés par les islamistes d'être responsables d'un attentat à la bombe le 25 juillet.

Cet attentat avait coûté la vie à Gaza à cinq membres des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, et à une fillette de cinq ans. Le Fatah a démenti toute implication.

Selon la radio militaire israélienne, l'ouverture exceptionnelle du point de passage de Nahal Oz aux membres du Fatah a été décidée samedi par le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, à la demande du président Abbas et de responsables égyptiens.

«Notre position de principe est que nous devons collaborer et aider ceux parmi les Palestiniens qui se battent contre l'Islam radical, qui sont opposés au terrorisme et soutiennent les négociations», a déclaré le vice-Premier ministre israélien Haïm Ramon.

Il a ajouté que l'aide accordée aux militants du Fatah «ne constituait pas une violation de la trêve» des violences instaurée le 19 juin entre Israël et le Hamas par l'intermédiaire de l'Egypte.

Une porte-parole de l'armée a indiqué que les forces déployées autour de la bande de Gaza avaient reçu ordre de «faire preuve d'une vigilance renforcée» au cas où le Hamas déciderait de reprendre ses tirs de roquettes.

Israël a bouclé Gaza à la suite de la prise de contrôle du territoire par le Hamas, lors d'un coup de force en juin 2007 contre le Fatah de M. Abbas, qui ne contrôle plus aujourd'hui que la Cisjordanie.

Depuis l'attentat du 25 juillet, le Hamas a arrêté plus de 300 personnes, pour la plupart membres du Fatah, dans la bande de Gaza. Le Fatah a également lancé une vague d'arrestations de membres du mouvement islamiste en Cisjordanie.