Le pape Benoît XVI a reconnu vendredi à Sydney que les relations entre les différentes confessions chrétiennes sont arrivées à «un point critique», alors que les Anglicans sont au bord du schisme sur la question de l'ordination des femmes et des homosexuels.

Au cinquième jour de son voyage en Australie, le chef de l'Église catholique a rencontré une délégation des autres confessions chrétiennes présente dans le pays: orthodoxes, protestants, anglicans, traduisant la diversité de la population australienne.

«Je pense que vous serez d'accord sur le fait que le mouvement oecuménique a atteint un point critique», a déclaré Benoît XVI.

Les évêques anglicans du monde entier sont actuellement réunis en Grande-Bretagne, à Canterbury (sud-est), pour tenter de ressouder leur unité après les remous provoqués par la décision de l'Eglise d'Angleterre d'accepter l'ordination d'évêques femmes.

L'Église anglicane australienne, comme avant elle d'autres Églises de la «communion anglicane», vient d'ordonner deux femmes évêques, malgré l'opposition de sa minorité.

L'ordination en 2003 d'un évêque ouvertement homosexuel par l'Église épiscopalienne américaine a aussi creusé le fossé entre anglicans conservateurs et libéraux.

Benoît XVI n'a pas détaillé les éléments de la crise du mouvement oecuménique. Mais il a insisté comme il le fait régulièrement sur la nécessité d'un «dialogue sincère», y compris sur les questions doctrinales, pour surmonter les divergences.

«Les chrétiens doivent travailler ensemble à faire en sorte que l'édifice (de l'Église chrétienne dans son ensemble) reste solide, afin que d'autres personnes aient envie d'y entrer et de découvrir les abondants trésors de grâce qu'elle contient», a-t-il dit.

L'Église anglicane représente environ 26% de la population australienne, dépassée de peu par l'Église catholique (27%), qui a bénéficié dans les dernières décennies de l'arrivée d'immigrants de confession catholique.