Le procès de Salim Hamdan, ancien chauffeur du chef d'Al-Qaeda Oussama ben Laden, devant un tribunal militaire d'exception, entrera dans sa phase finale la semaine prochaine sur la base navale de Guantanamo, a annoncé vendredi un porte-parole du Pentagone.

«Les réquisitions puis les plaidoiries de la Défense sont prévues pour lundi matin», a déclaré Jeffrey Gordon, un porte-parole du département de la Défense. Selon lui, le jury militaire devrait se retirer pour délibérer l'après-midi et le verdict pourrrait suivre dans les heures ou les jours qui suivent.

Le procès Hamdan, un Yéménite d'une quarantaine d'années accusé de «complot» et de «soutien matériel au terrorisme», s'est ouvert il y a deux semaines devant un tribunal militaire d'exception, au grand dam de ses défenseurs et des associations de droits de l'Homme, qui auraient souhaité le voir jugé devant un tribunal civil.

Arrêté en novembre 2001 en Afghanistan, M. Hamdan a passé plus de six ans enfermés dans la prison de Guantanamo, le plus souvent à l'isolement. Il encourt la prison à vie.

Pour le gouvernement américain, plus qu'un employé du chef terroriste, il était un militant convaincu d'Al-Qaeda qui a notamment transporté des armes. La Défense assure au contraire qu'il ne travaillait pour ben Laden que pour gagner sa vie et qu'il n'était impliqué dans aucun attentat attribué à Al-Qaeda.

Les témoins qui se sont succédé à la barre ont le plus souvent expliqué que M. Hamdan n'apprenait qu'après coup que son employeur, assis sur la banquette arrière, avait été l'instigateur d'un attentat.

Vendredi, le jury s'est vu distribuer par la défense le témoignage écrit de Khaled Cheikh Mohammed, soupçonné d'être le cerveau des attentats du 11-Septembre, selon les médias américains présents sur place.

Hamdan «n'adhérait pas à l'idéologie d'Oussama ben Laden et des gens autour de lui, il cherchait seulement le plaisir et de l'argent», a écrit Cheikh Mohammed cité par le Miami Herald Tribune.