Le Conseil de sécurité de l'ONU tardait jeudi à adopter une résolution visant à prolonger le mandat de la force de paix déployée au Darfour à cause de l'épineuse question d'une possible inculpation du président soudanais Omar el-Béchir pour génocide.

Les 15 membres du Conseil doivent se prononcer sur un projet de résolution britannique destiné à prolonger d'un an le mandat de la force de paix ONU-Union africaine (Minuad), à compter de jeudi après l'expiration de son mandat.

Le projet prend note des inquiétudes exprimées par l'Union africaine le 21 juillet. L'UA avait demandé au Conseil de sécurité un sursis dans la procédure de la Cour pénale internationale (CPI) visant le président soudanais, afin que le processus de paix au Soudan «ne soit pas compromis».

En revanche, la proposition, présentée par l'Afrique du sud et la Libye, au nom de l'UA, n'a pas été intégrée dans le projet final de résolution. De nombreux pays africains se sont dits opposés à l'inculpation de M. Béchir.

Mais au cours des débats, la délégation américaine a présenté des objections au compromis obtenu mercredi, selon des diplomates.

«Le fait de citer la CPI (dans le texte) envoie un mauvais message à un homme qui a présidé à un génocide», a dit à l'AFP Richard Grennell, un porte-parole de la délégation américaine à l'ONU, en faisant référence à M. Béchir.

Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo a demandé le 14 juillet aux juges de la Cour d'émettre un mandat d'arrêt contre M. Béchir pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'Humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en guerre civile depuis 2003.

S'il est confirmé, ce qui pourrait prendre plusieurs mois, il s'agira du premier mandat d'arrêt émis par la CPI, basée à La Haye, à l'encontre d'un chef d'État en exercice.