La Pologne, proche allié de Tbilissi, sera représentée à la fois par son président Lech Kaczynski et le Premier ministre Donald Tusk au sommet extraordinaire de l'Union européenne lundi, consacré au conflit russo-géorgien, a-t-on appris mercredi de sources officielles.

M. Tusk «a l'intention d'aller à Bruxelles», a indiqué à l'AFP son bureau de presse. En même temps, un proche collaborateur du président, Piotr Kownacki, a indiqué que M. Kaczynski lui aussi «prendra part au sommet», où sa présence sera «indispensable» compte tenu de son engagement en Géorgie et dans la région du Caucase.

Une rivalité oppose le président conservateur et le Premier ministre libéral. Traditionnellement c'est le Premier ministre qui siège au Conseil européen mais le président argue que la Constitution lui confère un droit de regard sur la politique étrangère.

«L'absence du président polonais serait complètement incompréhensible pour nos partenaires de l'UE», a affirmé M. Kownacki, cité par l'agence PAP.

Dès le début de la crise en Géorgie, le gouvernement polonais a réclamé à la présidence française de l'UE de convoquer un sommet européen extraordinaire. Le ministère des affaires étrangères a lancé mardi un appel aux dirigeants de l'UE à «soutenir clairement la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie».

Le président Kaczynski a sévèrement condamné la décision russe de reconnaître l'indépendance des provinces séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie.

Auparavant, il avait sévèrement critiqué le plan en six points de Nicolas Sarkozy pour sortir de la crise, en lui reprochant de ne pas mentionner la nécessité de maintenir l'intégrité territoriale de la Géorgie.

Le gouvernement ne s'est pas associé à ces critiques contre la présidence française de l'UE. Mais M. Tusk a déclaré qu'il souhaitait convaincre l'UE lors du Conseil européen extraordinaire de «durcir» sa position envers la Russie.