Le dalaï lama a estimé mercredi que la communauté internationale avait la «responsabilité d'entraîner la Chine sur le chemin de la démocratie», lors d'une conférence de presse tenue à Paris.

«La Chine est désireuse de se joindre à la communauté mondiale», a déclaré en anglais le chef spirituel tibétain.

«La communauté internationale a la responsabilité d'entraîner la Chine sur la voie de la démocratie», a ajouté le dalaï lama. Le monde ne «doit pas isoler la Chine», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse au palace George V, où il était arrivé entouré d'une nuée de photographes et de caméramen.

Le Prix Nobel de la paix a appelé à être «ferme» sur «certains principes comme la démocratie, la liberté religieuse, les droits de l'homme, la liberté de la presse, l'état de droit» et la liberté de la presse.

Il a dit espérer davantage de «transparence» de la part de Pékin, estimant qu'une «société fermée n'a pas d'avenir».

Interrogé sur une future rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy, le responsable bouddhiste a déclaré: «s'il le souhaite, j'en suis très heureux, s'il ne le souhaite pas, OK».

«Mais je pense qu'il a exprimé le désir qu'on se voie dans le futur», a ajouté le dalaï lama, selon la traduction donnée par son interprète, le moine bouddhiste Mathieu Ricard.

La décision de Nicolas Sarkozy de ne pas rencontrer le chef spirituel des Tibétains a provoqué une polémique en France, l'opposition socialiste accusant le président français de «renoncement».

Un responsable socialiste, Jean-Louis Bianco a estimé mercredi que la France se comportait comme «une carpette» en cédant aux pressions chinoises.

Le dalaï lama, arrivé lundi pour douze jours en France, a réaffirmé que sa visite était «principalement spirituelle».

Il a précisé qu'il avait trois engagements: promouvoir «les valeurs humaines de compassion et d'affection», la compréhension entre les religions et la cause du Tibet.

A l'issue de cette conférence de presse, le dalaï lama a été reçu par des parlementaires français au Sénat à huis clos, pour la seule rencontre à caractère politique d'un séjour aménagé afin de ne pas froisser Pékin.

Mardi, le dalaï lama avait réaffirmé son «plein soutien» aux jeux Olympiques, lors d'une visite à une pagode en région parisienne. Même au plus fort des troubles au Tibet, en mars dernier, le dignitaire religieux avait toujours jugé que la Chine «méritait» d'organiser les jeux.

Invité à réagir sur la visite du dalaï lama en France, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a indiqué mercredi à Pékin que la position de la Chine sur le Tibet était «claire et constante».

«Nous espérons que la France saura gérer correctement les questions relatives au Tibet», a-t-il ajouté.