La chancelière allemande Angela Merkel a été jugée pour la troisième année consécutive la femme la plus puissante du monde dans le classement annuel du magazine Forbes, une liste publiée mercredi et nettement dominée par les chefs d'entreprise et les banquières.

Beaucoup de ces toutes-puissantes sont ainsi largement inconnues du grand public, comme la numéro deux, Sheila Bair, présidente de la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), une des autorités de régulation du secteur bancaire aux États-Unis, qui annonce notamment les faillites bancaires et dont les communiqués sont attendus comme des couperets.

Sur cent femmes classées par le magazine américain, 65 sont responsables de grands groupes comme PepsiCo (USA, boissons), Xerox (USA, bureautique), Yahoo! (USA, Internet), Hyundai (Corée du sud, automobile), AXA (France, assurances), MTV (USA, télévision musicale), ou à la tête de consortiums financiers comme Global Investment House (Koweit, finance).

Si une femme politique mène la liste, il faut descendre à la 7e place pour trouver ensuite la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, rétrogradée du 4e rang qu'elle occupait en 2007. Les 13e et 14e rangs ont été décernés respectivement à la présidente argentine Cristina Kirchner, et à la ministre française de l'économie Christine Lagarde.

La Française Anne Lauvergeon, présidente du directoire du groupe nucléaire français Areva, progresse de la 14e place en 2007 à la 9e en 2008.

La sénatrice démocrate Hillary Clinton, candidate malheureuse à l'investiture de son parti à la présidentielle américaine, passe de la 25e à la 28e place.

Les politiciennes étrangères sont clairsemées mais présentes, comme la première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko, classée 17e la présidente du Parti national du Congrès indien Sonia Gandhi (21e), la présidente chilienne Michelle Bachelet (25e), la gouverneure de la région de Saint-Pétersbourg (Russie) Valentina Matvienko (31e) ou encore la présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf, qui passe de la centième à la 66e place.

La ministre des Affaires étrangères israélienne Tzipi Livni est 52e, avant la reine Elizabeth II qui est 58e. Au total 23 femmes politiques font partie du classement, où un tiers des noms apparaissent pour la première fois.

Si la puissance reste essentiellement associée aux finances ou au pouvoir politique, quelques femmes sortent du lot, comme Margaret Chan, directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui est à la 84e place.

Les medias sont là, avec des femmes essentiellement américaines, comme Christiane Amanpour, chef du service international et grand reporter de la chaine cablée CNN (91e).

Oprah Winfrey, qui avec son empire médiatique est l'une des femmes les plus riches des États-Unis, est à la 36e place en termes de puissance, un peu avant Melinda Gates, femme du co-fondateur de Microsoft Bill Gates. Elle arrive 40e, un peu avant l'actuelle First Lady Laura Bush (44e).

Parmi les disparues depuis 2007, on note les noms de Zoe Cruz, ancienne présidente de la puissante banque d'affaires Morgan Stanley, un peu affaiblie mais toujours un des fleurons de la finance américaine, et celui de Patricia Russo, directrice générale de l'équipementier français Alcatel-Lucent, surnommée «kamikaze Pat», qui doit quitter la société à la fin de l'année.

Enfin la part des États-Unis diminue mais est toujours majoritaire avec 55% des noms de la liste.