Le corps de Rose, la fillette française qui aurait été battue à mort par son grand-père israélien, était toujours introuvable jeudi malgré les intenses recherches menées par la police locale, notamment dans une rivière près de Tel-Aviv.

Agée de quatre ans et demi, Rose --dont la mère, Marie-Charlotte Renaud, 23 ans, vivait en couple avec le grand-père paternel de la fillette--, a disparu il y a trois mois en Israël. Cette disparition fait également l'objet d'une enquête en France, près de Paris, où résident des proches de la victime.

Selon la police israélienne, ce grand-père, Ronny Ron, un chauffeur de taxi de 45 ans, a avoué durant son interrogatoire avoir dissimulé le corps dans une valise et de l'avoir jeté dans le Yarkon, une rivière longeant Tel-Aviv.

Jeudi, une demi-douzaine d'hommes-grenouilles d'une unité d'élite de la marine, qui se sont portés volontaires, continuaient à plonger dans les eaux boueuses et très polluées de ce cours d'eau, dans le secteur indiqué par le grand-père.

Ces recherches sont restées vaines pour le moment, et des experts estiment que la valise a pu être emportée par le courant vers la mer toute proche.

Selon plusieurs journaux, la police envisagerait d'assécher sur 200 mètres de long la rivière afin de faciliter ces recherches.

Mais les enquêteurs n'excluent pas non plus la possibilité que le grand-père ait tenté de les induire en erreur et aurait en fait enterré Rose dans un endroit qu'il refuse de révéler.

Sur la base de cette hypothèse, la police a aussi eu recours à des chiens spécialement entraînés dans la recherche de corps, dans la région de Netanya, une station balnéaire située à 40 km au nord de Tel-Aviv, où résidaient le grand-père et la mère.

Ce drame, qui a profondément choqué l'opinion publique, suscite un énorme intérêt de la presse locale qui lui consacrait des gros titres jeudi pour le troisième jour consécutif, après la levée du black-out imposé par la justice.

L'émotion générale est telle que le ministre de la Sécurité intérieure Avi Dichter s'est rendu jeudi sur le site des recherches, sur les bords du Yarkon.

«Notre plus gros problème est de savoir où le suspect a jeté ce qu'il affirme avoir jeté», a affirmé le ministre.

M. Dichter s'est fait l'écho de l'horreur provoquée par ce drame. «Rose, dans sa famille, a davantage vécu dans une prison que dans un véritable foyer. En tant que société, nous n'avons pas été au côté de cette petite fille sans défense. La police israélienne fera tout ce qu'elle peut pour la retrouver», a-t-il assuré.

Les médias déplorent également que la loi sur la protection des enfants n'est pas été appliquée. Selon la législation, toute personne au courant de mauvais traitements infligés à des mineurs par des parents ou des tuteurs doit en informer «le plus vite possible» la police et les services sociaux faute de quoi elle est passible d'une peine de trois mois de prison.

Les télévisions ont interviewé des habitants de Netanya qui ont raconté «la très grande tristesse» de Rose.

En France, la justice a ouvert mercredi une enquête afin «d'entendre les proches parents de la fillette en France», selon Michel Desplan, procureur de la République de Versailles, près de Paris.

Mercredi, Isabelle Deshayes, la grand-mère maternelle de la fillette, a déclaré à l'AFP avoir «informé les autorités françaises depuis juin de la disparition de Rose».

Qualifiant Ronny Ron de «monstre», elle a assuré que sa fille tenait «des propos totalement incohérents» depuis son arrivée en Israël.

Née en France en octobre 2003, Rose est la fille d'un couple français qui s'était installé en Israël. Le couple avait divorcé lorsque le mari avait découvert que sa femme avait une liaison avec son père.

Il était alors rentré en France avec la fillette, mais la mère, restée en Israël avec le grand-père paternel de Rose, avait finalement obtenu la garde auprès d'un tribunal français, en novembre 2007.