La Cour suprême du Mexique a rejeté jeudi une requête du gouvernement fédéral conservateur soutenu par les groupes anti-avortement et l'Eglise visant à faire annuler la loi de la capitale mexicaine autorisant l'interruption volontaire de grossesse.

Après quatre jours de débat et la ratification du texte par huit juges sur 11, «cette affaire est résolue», a déclaré le président de la Cour, Guillermo Ortiz Mayagoitia.

Le texte, qui ne concerne que Mexico et qui a été adopté le 27 avril par le parlement de la capitale, malgré l'opposition farouche des milieux catholiques, autorise l'avortement au cours des 12 premières semaines de gestation.

Entre 1990 et 2005, 13 femmes sont mortes en moyenne chaque année en procédant à des avortements clandestins dans la capitale, selon des groupes pro-avortement. Les ultra-conservateurs de l'organisation Provida avancent le chiffre de huit décès par an.

L'avortement clandestin est largement pratiqué au Mexique dans des conditions d'hygiène souvent déplorables. Selon le parti de gauche Alternative social-démocrate, la pratique clandestine de l'IVG a tué 1.500 femmes en dix ans.

En Amérique latine, où l'Eglise exerce une forte influence, l'avortement hors circonstances exceptionnelles (viol, danger pour la santé de la mère, etc.) n'est légal que dans un seul autre pays, Cuba.