La direction de l'ETA avait demandé au chef du commando démantelé mardi de préparer un attentat contre un célèbre juge d'instruction antiterroriste espagnol, le Basque Fernando Grande-Marlaska, a confirmé jeudi à l'AFP une source judiciaire.

Le juge Fernando Grande-Marlaska de l'Audience nationale, principale instance pénale espagnole, «faisait l'objet d'un suivi» de la part de l'organisation indépendantiste basque armée ETA, a indiqué cette source.

L'activiste Arkaitz Goikoetxea Basabe, chef présumé du commando démantelé mardi, a dévoilé ces plans lors de son interrogatoire par la garde civile espagnole qui a suivi son interpellation, avait indiqué plus tôt dans la journée la radio espagnole Cadena Ser.

Fernando Grande-Marlaska est au courant de cette information et «est tranquille, il sait que cela fait du métier et pense que le contraire (qu'il ne soit pas visé par l'ETA, ndlr) serait étonnant», a précisé la source consultée par l'AFP.

Arkaitz Goikoetxea Basabe et huit autres activistes présumés du groupe armé ont été arrêtés dans la nuit de lundi à mardi, au cours d'une opération policière qui a permis le démantèlement du commando «le plus actif» du groupe armé, selon Madrid.

Le juge Grande-Marlaska, qui a quitté le Pays Basque en 2003 pour fuir son climat politique, possède actuellement une maison dans la région proche de La Rioja, à Ezcaray, commune où un domicile a été perquisitionné ces derniers jours, dans le cadre de la même enquête, ont indiqué les médias espagnols.

La police a en outre découvert mercredi soir une cache d'armes liée à ce commando ETA dans une localité de La Rioja (nord), proche de la commune d'Ezcaray.

Les enquêteurs y ont retrouvé un pistolet mitrailleur, des outils pour voler des voitures et une boîte de tranquillisants Valium, selon les médias.

Des documents saisis aux domiciles des activistes interpellés ont par ailleurs révélé que ce commando préparait un «attentat d'envergure» à Getxo, banlieue cossue de Bilbao, et qu'ils visaient également un vaste complexe accueillant foires et congrès à Bilbao, selon les médias, citant des sources proches de l'enquête.

L'ETA, considérée comme une organisation terroriste par l'Union européenne (UE), est tenue pour responsable de la mort de 823 personnes en 40 ans de violence pour l'indépendance du Pays Basque.