Le président du Sri Lanka a assuré que son armée était près d'en finir avec la rébellion tamoule et proche de pouvoir démanteler le mini-État contrôlé par la guérilla dans le nord de l'île ravagée par un conflit séparatiste depuis 36 ans.

Dans des déclarations faites mardi soir au journal d'État Daily News, le président Mahinda Rajapakse a annoncé que les troupes allaient poursuivre leur offensive commencée il y a plusieurs mois dans le nord jusqu'à s'emparer de la «capitale» des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), Kilinochchi.

«Le gouvernement continuera son combat contre le terrorisme jusqu'à ce que le nord soit libéré, tout comme l'est l'a été» en juillet 2007, s'est-il engagé.

«Nos gars pourraient même prendre Kilinochchi d'ici au 23 août», s'est avancé le premier ministre Ratnasiri Wickramanayake. «Nous sommes très près de Kilinochchi», a-t-il affirmé lundi.

Les rebelles des Tigres tamouls s'étaient emparés de Kilinochchi, à 330 kilomètres de la capitale Colombo, en novembre 1999 au terme de 19 mois de combats.

Les LTTE n'ont pas commenté les dernières affirmations du régime sri-lankais, mais ils laissent entendre depuis quelques jours qu'ils perdent du terrain dans le nord de l'île.

L'armée et les Tigres s'affrontent quotidiennement dans le nord et fournissent en général des informations contradictoires et invérifiables sur leurs combats, les lignes de front étant inaccessibles.

Indépendant du Royaume-Uni depuis le 4 février 1948, le Sri Lanka, anciennement Ceylan et peuplé de 20 millions d'habitants, s'enlise dans le plus vieux conflit en cours en Asie: une guerre opposant l'armée à la guérilla tamoule où alternent phases de combats, attentats et périodes d'accalmie.

En lutte depuis 1972, les Tigres tamouls, hindouistes, se battent pour l'indépendance du nord et du nord-est de ce pays peuplé à 75% de Cinghalais bouddhistes. Quelque 70.000 personnes ont été tuées en trois décennies et des milliers sont mortes depuis le regain de violences fin 2005 correspondant à l'arrivée au pouvoir du président nationaliste Rajapakse.