La communauté internationale commençait mardi à acheminer une aide humanitaire de première urgence vers la Géorgie, où le conflit avec la Russie a fait au moins 100 000 déplacés selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Un premier avion d'aide du HCR, transportant notamment des jerrycans, des couvertures et des tentes est arrivé mardi matin à Tbilissi, a indiqué le porte-parole du HCR, Ron Redmond.

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Un deuxième avion devait décoller mercredi de Copenhague. Ces deux vols acheminent au total 70 tonnes d'aide à destination de 30 000 personnes.

La France devait de son côté acheminer une nouvelle aide humanitaire, comprenant notamment des médicaments, par avion mardi à Tbilissi.

Paris avait déjà effectué une première rotation dans la nuit de lundi à mardi avec un Airbus A340 chargé de 30 tonnes de fret humanitaire, qui a ramené mardi matin 261 personnes -Français et autres nationalités- évacuées.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui avait qualifié lundi la situation humanitaire de «très grave», a également annoncé qu'un avion chargé de 16 tonnes de matériel médical et de distribution d'eau devait arriver à Tbilissi mardi.

Un avion militaire tchèque avec à bord du fret humanitaire quittera mercredi Prague pour Erevan, capitale de l'Arménie voisine.

La Bulgarie a annoncé qu'elle proposait à l'Union européenne d'utiliser son port de Bourgas sur la Mer Noire, pour coordonner l'aide humanitaire.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé une première aide d'urgence à la Géorgie de 250 000 dollars, destinée à fournir une aide à quelque 10.000 personnes. Ils préparent en outre une série de mesures pour soutenir l'économie géorgienne et garantir la stabilité.

L'Union européenne avait débloqué dimanche une enveloppe d'un million d'euros. L'Espagne a fait un premier don de 500.000 euros à la Croix Rouge. L'Allemagne a débloqué un million d'euros.

Selon les chiffres fournis par les gouvernements géorgien et russe, 30 000 personnes ont fui l'Ossétie du Sud (environ 70.000 habitants) vers l'Ossétie du Nord (Russie), tandis que plus de 12 000 autres se sont déplacées à l'intérieur même de la région autonome géorgienne, a indiqué le HCR.

Quelques milliers de personnes ont fui les combats vers le sud, en Géorgie, tandis qu'environ 56 000 habitants de Gori, plus grande ville géorgienne proche de l'Ossétie du Sud, ont quitté la ville, selon le HCR, qui cite des chiffres fournis par les autorités géorgiennes.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a «réitéré son appel pour l'ouverture de deux corridors humanitaires (en Ossétie du Sud), l'un vers le nord, l'autre vers le sud» pour permettre aux civils de fuir les combats et pour laisser le passage aux travailleurs humanitaires.

L'organisation humanitaire catholique Caritas International a également appelé à la création de corridors humanitaires comme «solution à court terme».

L'organisation a précisé qu'elle s'efforçait sur place d'apporter une aide médicale à «un grand nombre de blessés alors que les hôpitaux de Tbilissi sont débordés».

Lundi, l'organisation Médecins sans frontières avait estimé que les hôpitaux géorgiens «faisaient face dans l'ensemble» à l'afflux des blessés.

Mais l'ONG avait précisé que ce constat valait pour les zones où elle est présente, à l'exception de l'Ossétie du Sud où MSF n'a «pas été encore en mesure de rentrer».

Malgré l'annonce par la Russie de la fin des hostilités contre la Géorgie, la situation sur le terrain demeurait confuse mardi après-midi, Tbilissi affirmant que les Russes continuaient de bombarder des villages en Géorgie, Moscou accusant des unités géorgiennes de tirer «de façon sporadique».