Les courriers suspects qui avaient entraîné jeudi l'évacuation de deux permanences du candidat républicain à la Maison Blanche, John McCain, n'étaient pas dangereux, a-t-on appris vendredi de source officielle.

Deux permanences de campagne de M. McCain avaient été évacuées et leurs employés mis en quarantaine après avoir reçu des courriers suspects.

La poudre blanche contenue dans un paquet reçu à la permanence de Centennial, Colorado, était en fait une substance sans danger, a déclaré à l'AFP un porte-parole du Secret Service, Ed Donovan.

L'auteur a été identifié comme étant Marc Harold Ramsey, 39 ans, qui purge une peine pour harcèlement et agression envers un officier de police.

«Nous avons un dossier sur lui, il est connu pour être un prolifique auteur de lettres», a déclaré M. Donovan.

Vendredi soir, le parquet fédéral à Denver a annoncé l'inculpation de M. Ramsey. Sa lettre contenait des menaces de mort directes contre le candidat républicain: «sénateur McCain, si vous lisez ceci, c'est que vous êtes déjà mort», selon un rapport du FBI.

Il avait en outre inscrit sur l'enveloppe son nom, son numéro d'identité et son adresse au centre de détention du comté Arapahoe, selon des documents judiciaires publiés par le ministère de la Justice.

Le suspect, inculpé d'«envoi de message de menaces», risque jusqu'à cinq ans de prison et 250.000 dollars d'amende, selon le bureau du procureur.

Centennial est une banlieue au sud de Denver, ville où la convention démocrate censée introniser le concurrent de M. McCain, Barack Obama, débute lundi pour quatre jours.

Une autre lettre suspecte a été reçue à Manchester (New Hampshire, nord-est) mais il a été établi qu'elle ne contenait pas de trace de poudre, a indiqué la campagne de M. McCain. Elle serait sans lien avec la lettre reçue dans le Colorado.

Suite à ces incidents, toutes les permanences du candidat républicain avaient été placées jeudi «en état d'alerte maximale».

Après les attentats du 11 septembre 2001, des lettres de menaces contenant de la poudre contaminée par le bacille du charbon (anthrax) avaient été envoyées à des hommes politiques et des journalistes. Cinq personnes étaient mortes après avoir été en contact avec la substance et une vague de panique s'était emparée des Etats-Unis.

Un biologiste ayant travaillé pour le gouvernement et considéré comme le seul suspect de ces envois par la justice américaine s'est suicidé fin juillet.