Deux bateaux transportant une quarantaine de militants pro-palestiniens voulant briser par la mer le blocus israélien de la bande de Gaza ont quitté vendredi matin le port de Larnaca, dans le sud de Chypre.

Les embarcations ont quitté Larnaca à 9h50 (2h50 HAE), et devaient être escortées, selon les autorités chypriotes, par un bateau des gardes-côtes pendant trois milles nautiques (5,5 km). Quelque 370 km séparent l'île de Chypre de la bande de Gaza, distance que les organisateurs espéraient couvrir en une vingtaine d'heures.

Plus de quarante personnes, originaires de 14 pays et âgées entre 22 et 81 ans, ont pris place dans les deux grandes barques de pêche, dont le départ a été salué par une petite foule.

«Notre mission est de dénoncer l'illégalité des actions israéliennes, et de briser le siège afin d'exprimer notre solidarité avec le peuple de Gaza qui souffre», indique vendredi dans un communiqué le Mouvement liberté pour Gaza.

Ce mouvement a été fondé il y a deux ans et regroupe notamment des défenseurs des droits de l'Homme, des travailleurs humanitaires et des journalistes, selon son site www.freegaza.org.

Parmi les passagers figure Lauren Booth, la belle-soeur de l'ancien premier ministre Tony Blair, actuellement représentant du Quartette pour le Proche-Orient.

L'État hébreu a demandé à ces militants, partis de Crète le 13 août, de ne pas tenter d'approcher de la bande de Gaza, avait indiqué le 19 août l'ambassade israélienne à Athènes.

Nombre de militants, dont la plupart sont américains et britanniques, ont affirmé avoir reçu des menaces de mort pour les dissuader de mener cette expédition.

Les deux bateaux, baptisés Liberty et Free Gaza, naviguent sous pavillons grecs et transportent 200 prothèses auditives pour les enfants de Gaza et 5.000 ballons.

«Pour ôter à Israël tout prétexte +de sécurité+, nos bateaux ont été inspectés et certifiés par les autorités chypriotes comme ne transportant aucune arme ou (objet de) contrebande de quelque sorte», indique encore le communiqué.

«Nous sommes des défenseurs des droits de l'Homme, invités à visiter Gaza par nos partenaires palestiniens (...) Si Israël décide de nous arrêter par la force et fouiller nos bateaux, nous ne résisterons pas par la force», poursuit le texte.

«Une telle fouille se fera sous la contrainte et avec notre protestation formelle. Après cette fouille, nous nous attendons à ce que la marine israélienne s'écarte pour que nous puissions continuer pacifiquement vers Gaza».

Israël impose un blocus à la bande de Gaza depuis janvier en guise de riposte aux tirs de roquettes palestiniennes contre son territoire.

En mars, des organisations humanitaires internationales avaient affirmé que la situation humanitaire dans la bande de Gaza, où vivent 1,5 million de personnes, était la pire depuis l'occupation du territoire par Israël en 1967.