Le président français Nicolas Sarkozy est arrivé mercredi matin à Kaboul, où il doit rendre hommage aux dix soldats français tués lundi dans des combats contre les talibans, avant de rencontrer le président afghan Hamid Karzaï, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le chef de l'État, qui est accompagné du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et du ministre de la Défense Hervé Morin, a décidé de se rendre en Afghanistan, après la mort de dix soldats dans une embuscade près de Kaboul, l'attaque la plus meurtrière pour l'armée française depuis l'attentat contre l'immeuble le Drakkar à Beyrouth en 1983 (58 morts).

Il doit se recueillir dans la chapelle ardente dressée en l'honneur des soldats dans le camp Warehouse, quartier général du commandement régional de Kaboul de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'OTAN.

Il doit ensuite se rendre à l'hôpital du camp afin de rendre visite aux 21 soldats blessés dans les combats de lundi, dont certains seront rapatriés mercredi matin vers Paris.

M. Sarkozy qui a réaffirmé sa détermination à poursuivre la lutte contre le «terrorisme» aux côtés des Américains en Afghanistan, aura un entretien à huis clos avec le général Michel Stollsteiner, commandant français de la région de Kaboul.

Il rencontrera ensuite les militaires français, puis s'entretiendra avec le président afghan Hamid Karzaï, au Palais présidentiel.

Environ 3 000 militaires français sont actuellement engagés en Afghanistan, au sein de l'Isaf, principalement à Kaboul et dans la province de Kapisa, au nord-est de la capitale.

Avant le drame de lundi, 13 militaires français étaient morts en Afghanistan depuis 2001, dans des accidents, opérations ou attentats. Le dernier avait péri le 21 septembre 2007, dans un attentat suicide à la voiture piégée à Kaboul.

Quelque 176 soldats étrangers, en majorité américains, sont morts en Afghanistan depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP basé sur les communiqués militaires.

Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70 000 soldats de deux forces multinationales, celle de l'OTAN et l'autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).