La Chine, qui a rétabli l'an dernier ses relations diplomatiques avec le Costa Rica, a reconnu avoir fait pression sur San Jose pour annuler une visite du dalaï lama dans ce pays, a annoncé l'ambasseur de Chine à San José, cité samedi dans la presse locale.

«Nous sommes opposés à ce que le dalaï lama se livre à des activités politiques où que ce soit dans le monde. C'est pourquoi nous entreprenons des démarches auprès de tous les gouvernements auxquels le dalaï lama rend visite», a déclaré M. Wang Xiaoyuan, dans un entretien au quotidien La Nacion.

Le diplomate chinois a rappelé que pour Pékin le chef spirituel des Tibétains en exil n'était «pas seulement un personnage religieux, mais aussi politique». «Il promeut sans cesse des campagnes pour séparer définitivement le Tibet de la République populaire» de Chine, a-t-il affirmé.

Le dalaï lama devait participer à une réunion entre anciens Prix Nobel de la paix, organisé en septembre au Costa Rica. Mais cette rencontre a été repoussée, officiellement pour des raisons matérielles.

Toutefois, une association culturelle tibétaine à San Jose affirme que le Costa Rica a répondu à l'exigence du président chinois Hu Jintao qui menaçait d'annuler sa propre visite, prévue en octobre.

Le gouvernement du Costa Rica a établi des relations diplomatiques avec la Chine en juin 2007 après avoir rompu ses liens avec Taïwan. Le pays d'Amérique centrale s'efforce depuis d'accroître ses relations économiques avec le géant asiatique qui a prévu d'y construire une importante raffinerie de pétrole.