Les socialistes français se sont réunis samedi pour leur rentrée politique lors d'une «université d'été» à La Rochelle (sud-ouest) dominée par la course à la succession de François Hollande à la tête du premier parti d'opposition.

Le Parti Socialiste, déchiré par les rivalités et en panne de stratégie face au président de droite Nicolas Sarkozy, doit désigner le remplaçant de François Hollande lors d'un congrès qui s'annonce houleux en novembre à Reims (nord-est), avec en ligne de mire l'élection présidentielle de 2012.

Les deux principaux prétendants à la tête du parti, le maire de Paris Bertrand Delanoë et l'ex-candidate à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal étaient présents à La Rochelle.

Après avoir fait l'éloge du bilan de la gauche au pouvoir, M. Delanoë, qui a officialisé sa candidature en début de semaine, a appelé les socialistes à ne pas être dans «le dénigrement des uns et des autres».

Accueillie triomphalement, Ségolène Royal, a appelé à l'unité des socialistes en lançant «Aimez-vous les uns les autres, ou disparaissez!».

«L'exaspération et la colère ne sont pas loin, elles sont même parfois déjà là, devant le spectacle que nous donnons», a-t-elle lancé. «Ayons le courage de le reconnaître avec lucidité, car avoir ce courage c'est déjà avoir une partie de la solution».

Autre candidate: l'ancienne numéro 2 du gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002), Martine Aubry, dont le nom est lié à la mise en place des 35 heures de travail hebdomadaire, une réforme phare de la gauche vilipendée par la droite.

En vue du congrès de Reims, elle s'est associée à un projet de motion commune avec des partisans de deux «éléphants» du PS, Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds Monétaire International (FMI), et Laurent Fabius, l'ex-premier ministre.

«La situation est grave, les Français vont très mal, on a la responsabilité de se serrer les coudes», a estimé Mme Aubry.

Dans les couloirs, des militants déclarent en «avoir marre» de la guerre des chefs et réclament que le PS «se mette au travail» car «il y a urgence d'en découdre avec Sarkozy».