Sarah Palin, gouverneure de l'Alaska, 44 ans, colistière choisie vendredi par le candidat républicain John McCain à la Maison-Blanche, est une jeune conservatrice pure et dure, mère de cinq enfants et farouchement hostile à l'avortement.

Gouverneure de l'Alaska depuis 2006, elle pourrait être la première femme à entrer à la Maison-Blanche si M. McCain est élu président en novembre.

Sarah Palin est la seconde femme de l'histoire américaine à figurer sur un ticket présidentiel. La première avait été Geraldine Ferraro en 1984 avec le démocrate Walter Mondale, battu par le républicain Ronald Reagan.

Fervente chrétienne de confession protestante, Mme Palin, mariée et mère de cinq enfants, est hostile à l'avortement.

Sachant avant la naissance de son cinquième enfant que celui-ci était atteint de mongolisme, elle a refusé de se faire avorter ce qui en fait une héroïne des conservateurs religieux.

La jeune femme est également membre à vie du puissant lobby des armes à feu, la National Rifle Association (NRA), et plaide pour la construction d'un pipeline pour transporter le gaz naturel à travers l'Alaska, État américain le plus étendu des États-Unis.

Elle s'est aussi déclarée favorable à l'ouverture de la réserve naturelle arctique (Arctic National Wildlife Refuge) aux forages pétroliers.

Son mari, Todd Palin, travaille dans les champs pétroliers en Alaska.

Née le 11 février 1964 dans l'Idaho, fille d'un enseignant et d'une secrétaire, cette jeune femme sportive et télégénique a participé au concours de miss Alaska au début des années 1980 avant de se lancer dans des études de journalisme.

Mais sa vraie passion, la politique, l'emporte. En 1992, elle entre au conseil municipal de sa ville, Wasilla. Quatre ans plus tard, à 32 ans, elle devient la plus jeune maire de cette cité. Ses méthodes sont si expéditives, qu'elle gagne le nom de «Sarah Barracuda».

Remarquée par les caciques du parti républicain, elle se présente au poste de gouverneure en 2006. Lors des primaires, elle bat le gouverneur républicain sortant et est finalement élue, avec six points d'avance sur son adversaire démocrate, lors des élections générales.

Comme M. McCain, elle a une réputation de «franc-tireur», n'hésitant pas à s'opposer avec fracas à des responsables de son propre parti.

Elle a pris ses distances avec deux responsables républicains, le sénateur Ted Stevens et le représentant Don Young, inculpés tous deux de corruption par la justice fédérale.

À la tête de la commission du pétrole et du gaz de l'Alaska, elle avait dénoncé des violations éthiques provenant du propre président du parti républicain de l'Alaska. Cela a renforcé son statut d'intégrité absolue.

Contrairement à son homologue démocrate dans la course à la Maison-Blanche, le vétéran Joe Biden, pilier de la scène politique américaine, Mme Palin n'a guère d'expérience nationale ni internationale, et est encore peu connue en dehors des frontières de son État. Son expérience en matière de sécurité et de défense est insignifiante.