La compagnie aérienne espagnole Spanair avait envisagé de remplacer l'avion accidenté mercredi le 20 août à Madrid (154 morts), après avoir détecté une première avarie, a déclaré vendredi la ministre des Infrastructures, Magdalena Alvarez.

«La compagnie a envisagé la possibilité de remplacer l'aéronef par un autre, immatriculé F-HFS, mais a finalement communiqué au centre de gestion aéroportuaire qu'elle décidait de poursuivre» avec le premier, immatriculé F-HFP, a déclaré la ministre devant les Parlementaires.

Elle comparaissait pour évoquer cet accident et dresser un panorama de la sécurité aéroportuaire en Espagne.

L'avion, un MD-82 qui devait relier Madrid et Las Palmas dans l'archipel espagnol des Canaries, s'est écrasé au décollage, faisant 154 morts et 18 blessés, dans la plus grave catastrophe aérienne en Espagne depuis 25 ans.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé vendredi que 149 des 153 corps examinés (une personne est décédée à l'hôpital) avaient été identifiés, notamment grâce à des tests ADN. Des funérailles officielles sont prévues le 11 septembre à Madrid.

Mme Alvarez a d'autre part affirmé que la situation économique difficile de Spanair «n'affectait en rien la sécurité de son activité», comme l'avaient laissé entendre certains commentaires de presse après l'accident.

Spanair, filiale du groupe scandinave SAS et deuxième compagnie aérienne espagnole derrière Iberia, a annoncé en juillet le départ d'un quart de ses effectifs (1100 sur 4000), après une perte de plus de 50 millions d'euros au premier semestre 2008.

Le 20 août, le pilote de l'avion avait interrompu une première procédure de décollage peu après 13h25 (7h25 HAE) et était retourné à la porte d'embarquement après avoir détecté une surchauffe sur une prise d'air de l'avion, selon la compagnie, problème qui a été réglé conformément au manuel de maintenance de l'appareil.

«Le commandant note dans le document de vol le problème détecté, retourne au parking où les responsables de la maintenance réalisent plusieurs opérations qu'ils inscrivent dans le document de vol», a déclaré la ministre lors de sa comparution.

C'est à ce moment qu'ils ont évoqué la possibilité de changer l'appareil.

Les témoignages des survivants ont indiqué que l'avion ne semblait pas disposer de la puissance suffisante pour décoller. Il a touché le sol avec sa queue, avant de se disloquer et de prendre feu à droite de la piste.

La commission d'enquête officielle devrait rendre un premier rapport d'ici un mois, à la suite notamment de l'analyse des boîtes noires en Angleterre.