La justice genevoise a classé la procédure sur les soupçons de blanchiment aggravé à l'encontre d'Asif Ali Zardari, veuf de la dirigeante pakistanaise assassinée Benazir Bhutto, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Le procureur général de Genève, Daniel Zappelli, a mis un terme à cette affaire vieille de dix ans, qui portait sur une somme d'environ 13 millions de dollars, a rapporté l'agence de presse suisse ATS.

Benazir Bhutto, ancien premier ministre, et son mari étaient soupçonnés d'avoir touché des commissions illicites et des pots-de-vin des entreprises suisses SGS et Cotecna, en concurrence pour l'obtention de contrats d'inspection des marchandises en douane.

L'ancien président pakistanais Pervez Musharraf avait accordé une amnistie en octobre 2007 à la dirigeante assassinée en décembre 2007 et à son mari.

Le procureur Zappelli a tenu compte de cette situation pour classer l'affaire. Il a également fondé sa décision sur le fait que l'instruction menée en Suisse n'avait pas permis de déterminer si M.A Zardari avait touché des pots-de-vin lors de l'attribution de contrats au Pakistan, selon l'ATS.

La justice genevoise avait ouvert une procédure contre Benazir Bhutto et son mari, actuel président du Parti du peuple pakistanais (PPP), à la suite d'une demande d'entraide judiciaire du Pakistan en 1997.

Le couple avait déjà été condamné par voie d'ordonnance pour blanchiment simple en 2003. Il avait fait opposition, relançant du même coup l'enquête. Cette seconde instruction a permis à la justice genevoise d'entendre directement Benazir Bhutto qui avait assisté à trois audiences au Palais de justice.

Elle avait quitté son pays en 1999 pour échapper aux poursuites engagées contre elle son mari pour corruption. Après huit ans d'exil, elle était rentrée au Pakistan en octobre 2007.