Le président chinois Hu Jintao est arrivé lundi en Corée du Sud pour une visite officielle de deux jours axée sur la coopération bilatérale et des questions de sécurité régionale, en particulier le dossier nucléaire de la Corée du Nord.

Reçu en grandes pompes, le président Hu s'est entretenu avec son homologue Lee Myung-Bak. Il rencontrera mardi le premier ministre Han Seung-Soo avant de s'envoler pour le Tadjikistan et le Turkménistan.

Il s'agit de la troisième rencontre entre les deux chefs d'État depuis la prise de fonction de M. Lee en février.

«Sa visite en Corée du Sud, juste au lendemain de la fin des Jeux olympiques, fournit la preuve de relations bilatérales toujours plus étroites», a déclaré le porte-parole de la présidence sud-coréenne, Lee Dong-Kwan.

Le président chinois s'est justement félicité de la tenue des Jeux dans son pays qui «se sont déroulés sans problème, avec succès et avec le soutien de la communauté internationale», a-t-il déclaré à l'issue de sa rencontre avec M. Lee.

Une série d'accords doivent être signés avec Séoul, premier partenaire commercial du Sud avec des échanges commerciaux d'une valeur de plus de 145 milliards de dollars en 2007.

Selon des responsables sud-coréens, les deux pays vont également convenir de renforcer leur coopération dans des domaines non économiques tels que la conservation de l'énergie, la prévention de la désertification, la sécurité alimentaire et l'éducation.

Au chapitre de la sécurité régionale, les deux dirigeants se concerteront sur les moyens de faire avancer le dossier nucléaire nord-coréen actuellement dans l'impasse.

La Corée du Nord négocie depuis 2003 l'abandon de son programme nucléaire en échange d'une aide énergétique et de garanties en matière diplomatique et de sécurité. Elle a fermé son principal réacteur nucléaire et commencé à le démanteler dans le cadre d'un accord à six pays (Chine, Corée du Nord, Corée du Sud, États-Unis, Japon, Russie) conclu début octobre 2007.

Pyongyang a franchi un nouveau pas en remettant, le 26 juin, un inventaire détaillant ses activités atomiques mais les discussions achoppent sur les modalités de vérification.

L'administration américaine refuse en outre de retirer le Nord de la liste des États soutenant le terrorisme insistant sur le fait que le régime communiste n'a pas répondu en juin à Washington, qui l'accuse de prolifération nucléaire au profit de la Syrie et dénonce l'existence passée d'un programme d'armement nucléaire grâce à l'enrichissement d'uranium.

Pyongyang accuse les États-Unis d'avoir manqué à leur promesse en ne la retirant pas de cette liste noire qui lui ouvrirait l'accès aux prêts d'organismes internationaux et à l'aide américaine.

Les efforts internationaux pâtissent également de la dégradation des relations intercoréennes depuis la prise de fonction du président conservateur Lee Myung-Bak. Partisan de la fermeté envers son voisin, M. Lee souhaite notamment conditionner l'aide économique de son pays à des progrès tangibles sur la dénucléarisation.

Cette nouvelle ligne, après une décennie de politique de la main tendue prônée par son prédécesseur libéral, a été assimilée à une «déclaration de guerre» par le Nord qui dénonce à l'envi le «traître» Lee Myung-Bak et sa servilité présumée envers l'allié américain.

La tension est encore montée entre les deux voisins après la mort d'une touriste sud-coréenne abattue le 11 juillet par un soldat du Nord alors qu'elle se promenait sur une plage et venait de pénétrer dans une zone militaire près du Mont Kumgang, un site touristique situé juste au nord de la frontière intercoréenne.