Des milieux proches de l'opposition libanaise menée par le Hezbollah ont mis en cause vendredi le mouvement chiite dans l'attaque d'un hélicoptère par des hommes armés qui a coûté la vie à un officier de l'armée la veille dans le sud du Liban.

«La zone dans laquelle s'est produit cet incident douloureux, est, comme tout le monde sait, sous le contrôle de la résistance (ndrl, le Hezbollah)», a déclaré dans un communiqué l'ancien premier ministre libanais Sélim Hoss, considéré comme proche de l'opposition soutenue par Damas et Téhéran.

«Le Hezbollah doit expliquer et non pas justifier ce qui s'est passé, car la mort d'un brillant officier n'est pas justifiable quelles que soient les circonstances de l'incident», a poursuivi M. Hoss.

Le lieutenant Samer Hanna, 25 ans, a été tué lorsque son hélicoptère, qui effectuait une «mission d'entraînement», a été touché «par des coups de feu tirés par des hommes armés», selon un communiqué de l'armée.

L'incident a eu lieu à Telal Sejoud, dans la région d'Iqlim al-Touffah, un fief du Hezbollah dans le sud du Liban.

Le Hezbollah, qui avait maintenu le silence depuis l'incident, a publié un communiqué vendredi où il se contente d'affirmer qu'il allait «coopérer pleinement avec l'enquête» et demande à ne pas donner de fausses informations.

Selon le quotidien proche de l'opposition As Safir, «il semble que la mauvaise coordination à l'avance entre l'armée et la résistance concernant le survol de cet hélicoptère et l'état de mobilisation dans les rangs de la résistance du fait des menaces israéliennes aient abouti à une confusion».

«Des militants du Hezbollah ont cru qu'il s'agissait d'un raid de commandos israéliens dans la zone, qui compte l'une des plus importantes présences du Hezbollah», ajoute le quotidien dans son édition de vendredi.

Le journal précise que lorsque les militants se sont rendus compte de leur méprise, ils ont immédiatement transporté à l'hôpital le lieutenant qui avait été tué «sur le coup d'une balle dans la tête».

Dans son communiqué parvenu à l'AFP, le Hezbollah affirme qu'«il s'agit d'un incident regrettable et douloureux dont les circonstances seront révélées par l'enquête, inchallah (si Dieu veut)».

«Nous appelons l'ensemble des parties politiques à ne pas donner d'explications infondées à propos d'un incident dont les circonstances ne sont pas toujours pas connues et à laisser la justice suivre son cours», poursuit le Hezbollah.