La reprise de pourparlers pour un partage du pouvoir au Zimbabwe, annoncée vendredi par le gouvernement sud-africain, a été démentie par le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), qui mentionne seulement des «entretiens».

Les discussions «ont commencé ce matin» (vendredi), a déclaré à l'AFP la présidence sud-africaine, sans pouvoir «clarifier» s'il s'agissait de reprise des négociations ou de simples consultations. Le président Thabo Mbeki, médiateur dans ce dossier, était représenté par son équipe, a-t-elle précisé.

Le ministre adjoint des Affaires étrangères Aziz Pahad a auparavant déclaré que les discussions reprenaient vendredi en Afrique du Sud «afin de finaliser tous les points non résolus» entre le parti du président Robert Mugabe et l'opposition.

«Il n'y a pas de délai fixé. La durée des négociations sera déterminée par les progrès réalisés», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Pretoria.

Le gouvernement sud-africain a précisé, sans fournir de détail sur les délégations présentes, que «tous les groupes» se trouvaient en Afrique du Sud. Le MDC du leader Morgan Tsvangirai a démenti la présence de négociateurs du parti au pouvoir mais a affirmé qu'une délégation menée par son secrétaire général Tendai Biti était à Pretoria.

«Je ne suis pas au courant de négociations reprenant aujourd'hui (vendredi) ou ce week-end en Afrique du Sud. On ne nous a rien dit à ce sujet», a déclaré à l'AFP M. Tsvangirai.

Le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa, a confirmé que les négociations n'avaient pas repris. «Il y une volonté de comprendre et de clarifier où nous en sommes car on ne sait pas si les pourparlers ont échoué ou s'ils sont toujours en cours. Le médiateur doit nous aider à savoir où nous en sommes pour pouvoir aller de l'avant», a-t-il indiqué à l'AFP.

Une faction dissidente de l'opposition a pour sa part affirmé que les tractations reprendraient ce week-end. «Nos négociateurs sont actuellement en Afrique du Sud pour la poursuite des négociations,» a indiqué le porte-parole de cette faction, Edwin Mushoriwa.

Ces pourparlers, destinés à sortir le pays de la crise née de la défaite du régime aux élections générales du 29 mars, achoppent sur le contrôle de l'exécutif.

L'opposition réclame la reprise du dialogue, entamé fin juillet, afin d'aboutir à un accord de gouvernement d'union.

Mais le parti au pouvoir maintient qu'un accord a déjà été établi pendant la première phase de pourparlers. Des informations persistantes font état d'une entente entre le régime et la faction minoritaire de l'opposition, qui écarterait de facto le MDC de M. Tsvangirai.

«Je ne suis pas au courant de la reprise des négociations en Afrique du Sud. En fait, l'accord est sur la table et nous attendons de savoir quand il sera signé», a affirmé le principal négociateur du parti au pouvoir, Patrick Chinamasa, dans l'édition de vendredi du journal d'État The Herald.

Il n'a pu être joint vendredi pour savoir s'il avait envoyé une délégation en Afrique du Sud.

Le président Robert Mugabe avait annoncé, au lendemain de l'ouverture officielle du Parlement mardi, qu'il entendait former «prochainement» un gouvernement avec ou sans l'opposition.

Les deux factions du MDC ont refusé de participer à un gouvernement formé par le chef de l'État, réélu fin juin lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, tant que les négociations sur un accord de gouvernement n'auraient pas abouti.