McCain-Obama: le duel entre un fort caractère et un intellectuel surdoué, un républicain atypique et un démocrate né de père africain. L'Amérique voit ses repères changer. Politologue et historienne, Nicole Bacharan, qui publie cette semaine «Le Petit Livre des élections américaines» , décrypte les enjeux.

Les États-Unis souffrent de l'impopularité planétaire dans laquelle les a entraînés George W. Bush. Si Obama représente un changement radical, en est-il de même pour McCain ?

C'est tout le défi pour lui. Avant la présidence de George W. Bush, l'image des États-Unis dans le monde n'empêchait guère les Américains de dormir, excepté à l'époque du Vietnam. Or, là, c'est devenu très présent. Les Américains ont la vive conscience de cette détestation mondiale, ils la ressentent comme injuste dans la mesure où la politique conduite ces dernières années ne correspond nullement à l'image qu'ils ont d'eux-mêmes et de leur pays. McCain peut donc représenter le changement en termes de respectabilité : quelqu'un qui ne ment pas, fidèle à sa parole, qui a des principes. Il jouera cette carte. Le camp d'Obama contre-attaquera en faisant valoir qu'il a presque toujours soutenu Bush. Ses votes au Sénat, particulièrement, seront passés au crible. Mais personne n'osera toucher à son passé au Vietnam : c'est trop complexe - pour ne pas dire compliqué - dans la psyché nationale.

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