Cinq civils, dont deux femmes, et cinq rebelles ont été tués samedi à l'aube lors d'une frappe aérienne de la coalition au nord de Kaboul, selon des responsables de la police afghane.

Un porte-parole militaire pour la coalition sous commandement américain a affirmé pour sa part que 10 rebelles talibans avaient été tués lors de la frappe dans le district de Nijrab, tout en démentant qu'il y ait des victimes civiles.

Cet incident risque toutefois de raviver la polémique entre les autorités afghanes et la coalition après le bombardement le 22 août du village de Shindand, dans l'ouest du pays, où, quelques 90 civils ont été tués, selon les Afghans, mais cinq civils seulement, selon la force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf).

Le général Richard Blanchette, un porte-parole de l'Isaf, a affirmé samedi à l'AFP que la coalition allait enquêter conjointement avec le gouvernement afghan et l'ONU sur le nombre de victimes du bombardement du 22 août.

«Il nous faut d'une façon ou d'une autre réconcilier ces chiffres différents, et pour le moment les informations dont disposent (le commandant en chef) et toute son équipe est que le bilan des victimes est bien moindre que celui avancé par le gouvernement afghan et l'ONU,» a affirmé le général Blanchette.

L'attaque, qui visait des talibans, était parfaitement légitime, a souligné le général. Selon l'Isaf, cette attaque a fait 25 morts chez les talibans et cinq victimes civiles.

Selon le gouvernement afghan et l'ONU, quelque 90 civils, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tués lors de cette frappe.

La coalition «est prête à examiner les preuves que le gouvernement et l'ONU affirment avoir reçu de la part des villageois ainsi que des photos,» a ajouté le général Blanchette.

L'affaire de Shindand survient après la mort en juillet de 64 civils, pour la plupart des femmes et des enfants, dans les provinces du Nouristan et de Nangarhar (est).

Le gouvernement afghan avait affirmé lundi dernier vouloir «renégocier les termes de la présence des forces internationales en Afghanistan», estimant qu'il fallait «établir les limites et les responsabilités des forces internationales» et «mettre un terme aux frappes aériennes visant des cibles civiles, aux perquisitions et aux détentions illégales de citoyens afghans».

Concernant la frappe aérienne de samedi matin, le responsable de la police criminelle de Kapisa, où sont déployées des forces françaises, a affirmé que les victimes civiles comprenaient deux femmes et un adolescent.

«Cinq civils et un même nombre de talibans, y compris un commandant, ont été tués dans l'attaque», a affirmé pour sa part Abdul Hamid Hakimi, chef adjoint de la police de la province de Kapisa.

«Il n'y a eu aucune victime civile lors de cet incident. Nous n'avons aucun rapport faisant état de victimes civiles dans la province de Kapisa», a affirmé pour sa part le porte-parole de la coalition.

La coalition avait indiqué dans la matinée qu'une frappe aérienne avait été ordonné après que des forces de l'Isaf aient été pris sous le feu de tirs de fusils automatiques et de lance-roquette alors qu'elles cherchaient à fouiller des bâtiments.

Plusieurs femmes et enfants avaient quitté les bâtiments avant que la frappe aérienne ait lieu, selon l'Isaf.