Le Conseil européen extraordinaire sur la Géorgie, qui se tient lundi à Bruxelles, a provoqué un nouveau conflit à la tête de l'État en Pologne, car tant le président que le Premier ministre veulent participer à cet important sommet.

Les deux dirigeants, qui sont des rivaux politiques et qui ont une vision différente de la crise géorgienne, ont fait savoir séparément qu'ils se rendraient à Bruxelles.

Pour tenter d'accorder leurs violons, le Premier ministre libéral Donald Tusk et le président conservateur Lech Kaczynski sont convenus de se rencontrer vendredi midi à Sopot, dans le nord de la Pologne.

Mais la confusion s'est aggravée jeudi lorsqu'un responsable de la présidence a revendiqué la prééminence de Lech Kaczynski à Bruxelles.

«Si dans la délégation polonaise il y a le président, c'est évidemment lui qui la dirige de par sa fonction», a affirmé sur une radio Piotr Kownacki, le directeur adjoint de la chancellerie présidentielle.

Selon la constitution polonaise, cependant, c'est le gouvernement qui dirige la politique étrangère du pays, tandis que le président ne se voit attribuer qu'un rôle de coopération avec le gouvernement.

Donald Tusk n'a pas réagi à ces propos mais, mercredi, son vice-Premier ministre Grzegorz Schetyna avait affirmé que la présence de Lech Kaczynski n'allait pas «aider les choses» au sommet.

Traditionnellement, les autres partenaires de l'UE n'interviennent pas dans ce genre de dispute intérieure. En cas de cohabitation difficile, tant le chef de l'Etat que le Premier ministre sont invités.