Un tribunal thaïlandais a lancé mercredi des mandats d'arrêt pour «trahison» contre cinq responsables d'un groupe anti-gouvernemental qui occupe le complexe abritant les bureaux du Premier ministre à Bangkok, a annoncé un responsable de cette instance judiciaire.

«La cour criminelle a approuvé des mandats d'arrêt contre neuf personnes, ainsi que l'a proposé la police, y compris contre cinq leaders de la PAD» (Alliance du peuple pour la démocratie, organisatrice des manifestations), a déclaré ce responsable.

Ces personnes font face à quatre chefs d'inculpation, «le plus grave d'entre eux étant la trahison», a-t-il dit à l'AFP.

Les autres chefs d'inculpation visent des préparatifs pour commettre un acte de trahison, le rassemblement de plus de 10 personnes avec des objectifs illégaux et le refus de se disperser.

Mardi, à l'appel de la PAD, quelque 35 000 manifestants nationalistes et royalistes ont encerclé plusieurs ministères et pris d'assaut le siège du gouvernement, ainsi qu'une chaîne de télévision publique.

Ils ont exigé la démission du Premier ministre Samak Sundaravej qu'ils accusent d'être une «marionnette» du Premier ministre déchu Thaksin Shinawatra, renversé par des généraux royalistes en 2006 et réfugié en Grande-Bretagne.

Plusieurs milliers de manifestants, y compris des dirigeants de la PAD, étaient toujours retranchés mercredi dans l'enceinte du siège du gouvernement où ont également été déployés des centaines de policiers anti-émeutes. Les autorités affirment vouloir négocier le départ des manifestants, sans violence.

Selon la législation thaïlandaise, une personne reconnue coupable de trahison est passible de la prison à perpétuité ou de la peine de mort.

Les cinq dirigeants susceptibles d'être arrêtés sont le patron de presse et fondateur de la PAD Sondhi Limthongkul (60 ans), le général de réserve Chamlong Srimuang (73 ans), les militants sociaux Pibhop Dhongchai et Somsak Kosaisuk, ainsi que le député du Parti démocrate Somkiat Pongpaibul (58 ans).

Les quatre autres personnes visées sont le porte-parole de la PAD Suriyasai Katasila et trois organisateurs de rassemblements.

«La police les arrêtera aujourd'hui (mercredi)», a affirmé Wichainchot Sukchoterat, porte-parole gouvernemental. «La police peut, en toute légitimité, user d'un minimum de force s'ils résistent ou s'ils sont armés», a-t-il dit.